Dans la tourmente des conflits armés qui déchirent l’Est de la RDC, une lueur d’espoir émerge enfin. « Sans toit ni terre à cultiver, nous survivons plutôt que nous vivons », témoigne Kahindo, mère de quatre enfants déplacée à Goma. Son quotidien reflète celui de milliers de familles piégées par les violences récurrentes. Lundi 7 juillet, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a lancé deux projets humanitaires cruciaux pour ces populations abandonnées aux caprices des kalachnikovs.
Financés à hauteur de 5 millions de dollars par la Corée du Sud, ces initiatives s’inscrivent dans un partenariat tripartite historique entre Séoul, Kinshasa et le PNUD. L’ambassadeur sud-coréen qualifie ce coup de pouce de « nouvelle initiative phare » pour dynamiser le relèvement rapide et la résilience dans les zones meurtries. Le projet REVIVE (Relief, Employment and Vital Infrastructure for the Vulnerable in Emergencies) constitue le fer de lance de cette offensive humanitaire. « Comme son nom l’indique, ‘REVIVE’ vise à redonner espoir et vitalité aux communautés laminées », souligne-t-il avec une conviction palpable.
Mais pourquoi cet engagement accru aujourd’hui ? Face à l’intensification des combats avec le M23, les besoins criants des déplacés du Nord-Kivu, Sud-Kivu et Ituri exigent des réponses urgentes. Damien Mama, représentant résident du PNUD en RDC, salue cette collaboration structurée tout en appelant à renforcer le suivi conjoint : « Une stratégie de communication commune permettra de valoriser les résultats et partager les informations en temps réel ». Son plaidoyer met en lumière les défis opérationnels des projets humanitaires RDC dans ces régions coupées du monde.
Derrière les annonces officielles, quel impact réel pour les bénéficiaires ? Le projet REVIVE promet des créations d’emplois temporaires, la réhabilitation d’infrastructures vitales et un soutien psychosocial aux victimes de violences basées sur le genre. Cette approche complète la précédente subvention de 2,5 millions de dollars octroyée par la Corée pour lutter contre les VBG. Le secrétaire général au Plan congolais se félicite de ces « interventions qui bénéficient directement à nos populations ».
Cette aide Corée du Sud RDC s’ancre dans un partenariat vieux de douze années. Une coopération qui a déjà permis la mise en œuvre de nombreux projets de développement communautaire dans l’Est congolais. Pourtant, la persistance des conflits interroge : les projets PNUD Est Congo suffiront-ils à enrayer le cycle infernal des déplacements massifs ? Alors que les financements affluent, l’enjeu réside désormais dans leur déploiement efficace sur des terrains minés par l’insécurité.
Au-delà de l’assistance d’urgence, c’est la reconstruction du tissu social que vise le projet REVIVE. Comment rebâtir une existence lorsque tout a été réduit en cendres ? Les femmes survivantes de violences, les enfants-soldats démobilisés, les agriculteurs spoliés de leurs terres – tous attendent plus que des vivres. Ils réclament une perspective d’avenir. Cette initiative ouvre une brèche dans l’impasse humanitaire, mais son succès dépendra de sa capacité à transformer l’aide en autonomie durable. Le chemin vers la résilience s’annonce encore long dans ces provinces où la guerre a effacé les repères.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
