Une alerte sanitaire préoccupante secoue la prison centrale de Tshikapa, chef-lieu du Kasaï, où cinq cas d’infection au virus M-pox ont été officiellement confirmés parmi les détenus. Cette situation, révélée par la ministre provinciale de la Santé Odette Nkama Mekanda lors d’une visite d’inspection, soulève des inquiétudes majeures quant aux risques de propagation dans cet environnement confiné. Comment une maladie comme le M-pox, cousin moins mortel mais très contagieux de la variole, peut-elle devenir une bombe à retardement dans nos établissements pénitentiaires ?
L’épidémie dans cette prison de la RDC a été détectée grâce à un système de surveillance épidémiologique qui a identifié des symptômes suspects parmi la population carcérale. En réponse immédiate, le gouverneur provincial a ordonné une intervention d’urgence. « Notre mission était double : évaluer l’ampleur du foyer infectieux et mettre en place des barrières sanitaires pour éviter une contamination de masse », a expliqué la ministre Nkama. La première assistance médicale comprend des antiviraux spécifiques pour traiter les cas confirmés de virus M-pox Kasai, mais est-ce suffisant face aux conditions de vie déplorables ?
Le véritable défi réside dans les facteurs de risque propres aux prisons congolaises. La promiscuité extrême transforme les cellules surpeuplées en incubateurs idéaux pour ce type de virus. Quand plusieurs détenus partagent un espace inférieur à 2m² par personne, comment éviter les contacts peau-à-peau qui facilitent la transmission du M-pox ? À cela s’ajoutent des conditions d’hygiène précaires : accès limité à l’eau potable, sanitaires insalubres et manque de produits désinfectants. Ces carences transforment toute épidémie prison RDC en menace exponentielle.
Face à cette alerte sanitaire Tshikapa, les autorités ont annoncé des mesures complémentaires vitales. Au-delà des médicaments, une dotation de mousses pour lits permettra d’isoler les patients et de réduire les contacts avec les matelas potentiellement contaminés. « Cette amélioration des conditions d’hébergement est cruciale pour briser la chaîne de transmission », précise un médecin impliqué dans la riposte. Des produits pharmaceutiques supplémentaires, incluant des antiseptiques cutanés et des antipyrétiques, complètent cette aide d’urgence.
Cette intervention s’inscrit dans la stratégie provinciale de réponse rapide aux épidémies, particulièrement adaptée aux milieux à haut risque comme les prisons. La santé carcérale Congo demeure un maillon faible de notre système sanitaire, avec seulement 30% des établissements répondant aux normes minimales d’hygiène selon un récent rapport. Que faire alors pour prévenir de nouvelles crises ? Les spécialistes recommandent un renforcement permanent de la surveillance médicale dans les prisons, des formations sur l’hygiène de base pour le personnel et les détenus, ainsi que des stocks stratégiques de kits d’urgence.
Le virus M-pox, bien que moins mortel que la variole, provoque des éruptions cutanées douloureuses, de la fièvre et des ganglions enflés. Dans un environnement fermé comme la prison de Tshikapa, sa contagiosité est multipliée par dix. Cette épidémie rappelle cruellement que les prisons sont des baromètres de notre système de santé publique. L’action rapide des autorités face à cette alerte sanitaire Tshikapa est encourageante, mais une solution durable exige des investissements structurels dans la santé carcérale Congo. Car protéger les détenus, c’est aussi protéger l’ensemble de la communauté contre les flambées épidémiques incontrôlables.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd