Le territoire de Luilu, en province de Lomami, a engagé vendredi une opération cruciale pour son développement économique : la réhabilitation du pont Kamutambayi, artère vitale reliant la chefferie de Katshisungu au chef-lieu Luputa. Cet ouvrage stratégique, emporté par des intempéries, avait coupé le flux des échanges dans cette région agricole, plongeant les populations dans un isolement coûteux.
Présidée par l’administrateur du territoire en présence du grand chef coutumier Augustin Kabuya Baat et des instances sécuritaires, la cérémonie de lancement symbolise l’espoir d’un désenclavement imminent. Selon les engagements de l’Office des routes, les travaux s’achèveront dans un délai record de 45 jours. Une course contre la montre pour ressusciter cette infrastructure Katshisungu dont l’effondrement avait créé une hémorragie économique.
Quelles conséquences concrètes cette rupture a-t-elle engendrées ? L’interruption du trafic a immédiatement paralysé le commerce des produits agricoles, augmenté de 30% le coût du transport des marchandises selon les opérateurs locaux, et contraint les populations à un passage payant aléatoire. « Le pont était notre cordon ombilical avec les marchés de Luputa », confie un cultivateur de manioc, illustrant ainsi la dépendance économique du territoire Luilu à cette liaison.
L’économie territoire Luilu, déjà fragile, subissait un double choc : des pertes directes estimées à plusieurs milliers de dollars mensuels pour les transporteurs, et une inflation des denrées de première nécessité atteignant 15% dans les zones isolées. Le grand chef Kabuya Baat souligne d’ailleurs : « Cette réhabilitation n’est pas qu’un chantier routier, c’est une transfusion sanguine pour nos activités génératrices de revenus ».
En attendant la fin des travaux pont Lomami, le système de bac improvisé continue de grever le pouvoir d’achat des habitants, avec des frais de traversée oscillant entre 500 et 2000 francs congolais par personne – un impôt informel insupportable pour des ménages ruraux. Les autorités promettent toutefois que cette situation précaire prendra fin mi-août, permettant la relance complète des échanges interzones.
À plus long terme, cette réhabilitation pont Kamutambayi pourrait catalyser le développement de la filière agricole locale. Les experts entrevoient une augmentation de 25% du volume des transactions commerciales dans les six mois suivant la réouverture, et une réduction significative du prix des intrants agricoles. Reste à savoir si ce désenclavement Luilu profitera équitablement aux petits producteurs ou accentuera simplement le flux des ressources vers les centres urbains. La résilience économique de toute une région se joue désormais sur ce chantier de 45 jours.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net