Alors que les élèves congolais devraient préparer leurs examens de fin d’année, une vingtaine d’établissements scolaires du territoire de Masisi vivent un scénario catastrophe. Dans le groupement Buabo particulièrement, les salles de classe sont restées désespérément vides durant tout le deuxième semestre. Comment envisager l’avenir quand la guerre vole à une génération son droit fondamental à l’éducation ?
Cette situation dramatique découle directement des violents affrontements entre la rébellion M23, soutenue par le Rwanda, et les forces gouvernementales appuyées par des groupes armés locaux. Les déplacements massifs de populations qu’ils ont provoqués ont rendu l’accès aux écoles impossible pour des milliers d’enfants. « C’est une année presque blanche qui se profile pour nos élèves », déplore un enseignant sous couvert d’anonymat.
Vers mai, un ultime effort a été tenté par les autorités scolaires pour sauver ce qui pouvait l’être. Les chefs d’établissement ont été sommés de mobiliser les élèves des classes terminales. Mais cette initiative tardive n’a pu bénéficier qu’à une infime minorité. Des écoles secondaires comme Buabo, Buzihe ou Butsiro, tout comme les primaires Muhanga et Kihuma, restent des coquilles vides.
La société civile locale tire la sonnette d’alarme face à cette crise éducation à Masisi. « Quel avenir pour ces enfants privés de savoir ? » s’interroge un défenseur des droits humains. Les écoles primaires Bushuhi, Shoa et Mbitsi du groupement Banyungu complètent ce sombre tableau d’abandon scolaire. Cette situation soulève des questions cruciales sur la protection des enfants en zone de conflit et l’urgence de solutions pérennes pour garantir le droit à l’éducation.
Alors que l’année scolaire touche à sa fin, le spectre d’une génération sacrifiée plane sur le Nord-Kivu. Sans intervention rapide, cette crise éducative risque de laisser des séquelles durables sur le développement de toute une région déjà meurtrie par des années de violence. Les écoles fermées en RDC deviennent malheureusement le symbole tragique d’un conflit qui vole aux plus jeunes leurs rêves et leur avenir.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net