Un soulagement palpable traverse Kisangani où le scanner des Cliniques universitaires, l’un des rares équipements de ce type dans la province de la Tshopo, a repris du service ce samedi 5 juillet. Après plus de huit mois d’immobilisation forcée, cette reprise d’activité met fin à un calvaire pour des milliers de patients contraints de parcourir des centaines de kilomètres, souvent jusqu’à Kinshasa, pour des examens médicaux critiques. Imaginez-vous devoir entreprendre un voyage épuisant alors que votre santé est fragile : c’est désormais de l’histoire ancienne.
La cause de cette longue interruption ? Une vulnérabilité insoupçonnée face aux aléas du réseau électrique local. Comme l’explique le Dr Junior Mtoro Mbila, directeur adjoint des Cliniques universitaires de Kisangani, « l’instabilité chronique du courant a endommagé la carte de contrôle, le cerveau électronique de l’appareil ». Un problème récurrent en RDC où les infrastructures hospitalières peinent à se protéger contre ces fluctuations destructrices. Le fournisseur avait pourtant alerté sur la nécessité d’une alimentation stable, mais l’absence de groupe électrogène de secours a eu raison de ce précieux équipement.
Pour tourner la page des pannes à répétition, une solution durable a été mise en place. Deux groupes électrogènes viennent désormais sécuriser l’alimentation du scanner : un modèle de 200 KVA offert par le gouvernement provincial et un autre de 150 KVA financé grâce au Fonds de réparation et d’indemnisation des victimes des activités illicites de l’Ouganda en RDC (FRIVAO). Cet investissement conjoint illustre comment le FRIVAO financement santé peut concrètement sauver des vies en réparant des équipements médicaux stratégiques. Des ingénieurs dépêchés par le fabricant ont identifié et remplacé la pièce défectueuse, rendant ainsi au scanner toute sa précision diagnostique.
Les répercussions pour la population sont immédiates et tangibles. Finis les frais exorbitants de transport vers d’autres villes, un fardeau financier insupportable pour beaucoup. Mais ce n’est pas tout : les tarifs scanner RDC appliqués ici, qui oscillaient entre 200 et 400 dollars selon la complexité de l’examen, seront prochainement revus à la baisse. Une décision attendue qui sera officialisée après la réunion du comité de gestion dans les jours à venir. Cette baisse des coûts, combinée à la suppression des déplacements, représente une avancée majeure pour l’accès aux soins dans une région souvent oubliée.
Cette réussite technique soulève cependant une question cruciale : combien d’autres hôpitaux congolais risquent de vivre le même cauchemar à cause d’une simple panne courant électrique hôpital ? La réparation équipement médical Tshopo menée ici pourrait servir de modèle. En sécurisant l’alimentation énergétique et en établissant des partenariats financiers innovants comme celui avec le FRIVAO, on évite que des outils vitaux ne deviennent de simples décorations. Le scanner des Cliniques universitaires Kisangani n’est pas qu’une machine ; c’est désormais un symbole d’espoir pour la médecine régionale.
Pour les habitants de la Tshopo, cette remise en service signifie bien plus qu’un retour à la normale. C’est la promesse d’un diagnostic rapide des tumeurs, des traumatismes crâniens ou des pathologies internes sans avoir à hypothéquer son avenir. Dans un pays où l’accès aux technologies médicales reste inégal, chaque équipement préservé est une victoire contre la fatalité. La leçon est claire : protéger ces investissements par des solutions énergétiques fiables n’est pas un luxe, mais une nécessité sanitaire absolue.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net