La province du Maï-Ndombe est en alerte sanitaire après l’enregistrement de cinq décès liés à des cas suspects de choléra. Selon le Dr Francis Kambol, chef de division provinciale de la santé, 23 personnes présentant des symptômes évocateurs ont été recensées ces derniers jours dans cinq zones de santé : Bolobo, Mushie, Nioki, Kwamouth et Yumbi. Les victimes ont été identifiées à Bolobo, Nioki et Mushie, soulignant l’urgence de cette situation sanitaire préoccupante.
Actuellement, des échantillons biologiques sont en cours d’acheminement vers l’Institut national de recherche biomédicale (INRB) à Kinshasa. Comme l’explique le Dr Kambol : « La confirmation analytique est indispensable avant toute déclaration officielle d’épidémie de choléra ». Cette procédure rigoureuse, caractéristique de la gestion des crises sanitaires en RDC, vise à éviter toute alarme prématurée tout en préparant une réponse adaptée.
Le choléra, cette maladie diarrhéique aiguë, agit comme un incendie dans des herbes sèches dans les régions dépourvues d’assainissement adéquat. Transmis par l’eau ou les aliments contaminés, le vibrion cholérique provoque des vomissements incoercibles et des diarrhées liquides abondantes pouvant entraîner une déshydratation mortelle en moins de 24 heures. Imaginez votre corps perdant l’équivalent de deux bouteilles d’eau par heure : sans réhydratation immédiate, les organes vitaux cessent progressivement de fonctionner.
Face à cette menace, les autorités de santé publique en RDC martèlent trois mesures-barrières essentielles. Premièrement, le lavage systématique des mains avec du savon après les toilettes, avant la manipulation des aliments ou l’allaitement. Deuxièmement, la suspension temporaire des poignées de main, ces gestes de courtoisie devenant des vecteurs potentiels. Troisièmement, la consultation immédiate dans un centre de santé dès l’apparition des premiers symptômes. « Une heure de retard peut coûter une vie », insiste le Dr Kambol, comparant la rapidité d’intervention à une course contre la montre.
Mais pourquoi ces cas choléra en RDC resurgissent-ils périodiquement ? La réponse tient en partie aux défis structurels : seuls 52% de la population rurale congolaise ont accès à l’eau potable selon les derniers rapports sanitaires. Les pluies récentes dans le Maï-Ndombe ont probablement favorisé la contamination des points d’eau, transformant les rivières en autoroutes pour le bacille. Chaque décès choléra au Congo rappelle cruellement ce lien entre infrastructures et santé publique.
La situation actuelle, bien que localisée, appelle à une vigilance collective. Les équipes sanitaires sont en état d’alerte, prêtes à déclencher un plan de réponse incluant la chloration des points d’eau et la distribution de kits hygiène si l’épidémie est confirmée. En attendant, chaque citoyen devient un acteur de prévention : utiliser uniquement de l’eau bouillie ou traitée, désinfecter les surfaces et éviter les rassemblements dans les zones concernées. Comme le rappellent les spécialistes, le choléra ne se vainc pas uniquement dans les hôpitaux, mais aussi dans les gestes du quotidien.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
