Une concertation stratégique s’est tenue à Kinshasa ce mercredi 2 juillet, marquant un tournant dans la lutte contre les violences basées sur le genre en République Démocratique du Congo. Le vice-Premier ministre de la Défense nationale a reçu la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies, Pramila Patten, chargée des violences en période de conflits. L’urgence de la situation dans les provinces en crise a dominé les échanges.
Les deux parties ont convenu d’une collaboration accrue pour combattre ce fléau qui mine les communautés congolaises. Des mécanismes opérationnels concrets ont été examinés, notamment le renforcement des dispositifs de protection dans les zones à haut risque. Comment mieux coordonner les interventions sur le terrain ? Cette question centrale a guidé les travaux.
Présente aux discussions, Chantal Yelu Mulop, coordinatrice des services spécialisés du chef de l’État en matière de VBG, a salué les avancées. “Des pistes concrètes ont été identifiées pour améliorer la prise en charge des victimes”, a-t-elle affirmé. La nécessité d’une réponse judiciaire implacable a été réaffirmée : le Président de la République exige l’application de sanctions exemplaires contre les auteurs de violences sexuelles.
Cette rencontre s’inscrit dans le cadre du Forum national sur le Droit à réparation, orchestré par le FONAREV du 1ᵉʳ au 4 juillet. L’événement capitalise les expériences internationales en matière de réparation des victimes de VBG. L’objectif ? Élaborer une stratégie opérationnelle alignée sur les standards internationaux, centrée sur les besoins spécifiques des survivantes.
Trois axes prioritaires émergent des travaux : l’indemnisation matérielle des victimes, l’accompagnement psychosocial et la réinsertion socio-économique. Le forum FONAREV constitue ainsi une plateforme décisive pour harmoniser les pratiques de réparation. Des experts de quinze pays partagent leurs méthodologies pour créer un modèle congolais durable.
La coopération ONU-RDC prend ici une dimension opérationnelle inédite. Pramila Patten a souligné l’importance d’une approche holistique : “Sans justice et réparation, aucune paix durable n’est possible”. Des équipes conjoints seront déployées dans l’Est du pays d’ici fin août pour évaluer les dispositifs existants.
Les défis restent immenses : seulement 12% des survivantes de violences basées sur le genre en RDC accèdent actuellement à des mécanismes de réparation complets. Le nouveau cadre stratégique qui émergera du forum intégrera des protocoles accélérés pour les zones rurales isolées. Des fonds d’urgence seront mobilisés via le FONAREV pour les cas les plus critiques.
Cette synergie inédite entre autorités congolaises et partenaires internationaux ouvre une ère nouvelle dans le combat contre l’impunité. La feuille de route finale sera présentée vendredi, incluant un chronogramme strict pour la mise en œuvre des sanctions contre les commanditaires de violences. L’espoir renaît pour des milliers de victimes longtemps ignorées.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net