Une nouvelle tragédie humanitaire frappe le territoire de Walikale au Nord-Kivu. Le village de Buhimba, situé dans le groupement Kisimba, a été intégralement réduit en cendres par les rebelles de l’AFC/M23. Cette destruction systématique intervient après plusieurs jours de combats acharnés ayant opposé les insurgés aux miliciens wazalendo depuis dimanche dernier.
Les affrontements se sont concentrés sur les collines stratégiques de Kasopo, Kalonge, Maruho et Kitembere. Des sources coutumières locales ont confirmé que les rebelles avaient été repoussés vers Rusamambu et Bukumbirwa, dans le groupement voisin d’Ikobo. Mais dans leur retraite, les combattants de l’AFC/M23 ont opté pour la stratégie de la terre brûlée. Des habitations civiles, des établissements scolaires et des lieux de culte ont été méthodiquement incendiés.
Pire encore, cette attaque sur Buhimba survient dans un contexte de vulnérabilité accrue. Des centaines de familles ont été contraintes de fuir vers la brousse, sans abri ni ressources. La localité est désormais sous contrôle des wazalendo, mais le calme précaire qui y règne ne masque pas l’ampleur du désastre. Les populations déplacées font face à une pénurie critique de nourriture, d’eau et de soins médicaux.
Pour rappel, ce scénario catastrophique n’est malheureusement pas isolé. Il y a à peine un mois, le village voisin de Chanjikiro subissait un sort identique sous les assauts des mêmes rebelles. Les habitants qui commençaient timidement à reconstruire leurs vies se retrouvent de nouveau plongés dans le chaos. Comment expliquer cette répétition de tactiques incendiaires contre des civils sans défense ?
Les autorités locales dénoncent une stratégie délibérée de déstabilisation régionale. Les spécialistes en sécurité pointent l’inquiétante normalisation de ces violences contre les populations du Nord-Kivu. Les wazalendo maintiennent désormais une vigilance accrue sur les axes de Walikale, mais la menace rebelle persiste. Combien de villages devront encore brûler avant qu’une réponse coordonnée ne soit apportée ?
Les organisations humanitaires tirent la sonnette d’alarme face à l’urgence criante. Sans intervention rapide, la crise risque de dégénérer en catastrophe sanitaire majeure. Les besoins prioritaires identifiés incluent des abris d’urgence, des kits de première nécessité et un soutien psychosocial pour les traumatisés. La communauté internationale est appelée à se mobiliser face à cette escalade préoccupante dans l’est de la RDC.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd