Dans un élan créatif qui secoue la scène musicale congolaise, B-Grâce a déployé ce 30 juin 2025 une véritable déclaration artistique avec son clip ‘Eteko’. Cette date symbolique, anniversaire de l’indépendance nationale, résonne comme un manifeste culturel où le Bonioma rap prend son envol. La fusion audacieuse entre le folklore Mongo et les rythmes urbains crée une alchimie vibrante, telle une rivière tumultueuse charriant héritage ancestral et révolte contemporaine.
Dès les premières images, le décor sombre plante l’ambiance d’une œuvre engagée. B-Grâce, drapée dans un costume traditionnel qui semble tissé de la mémoire collective, déverse un flot de punchlines hard ciselées comme des sagaies. Sa voix, tantôt rauque tempête, tantôt berceuse incantatoire, transperce l’écran pour dénoncer avec une rage maîtrisée la trilogie des fléaux : guerre, corruption, famine. Chaque rime résonne comme un marteau sur l’enclume de la conscience collective.
La magie de cette fusion rap folk RDC réside dans son équilibre périlleux. Les mélopées traditionnelles Mongo, ces chants qui ont bercé les rives du Congo depuis des générations, épousent avec grâce le flow implacable du rap moderne. On devine dans cette alchimie l’âme du clip traditionnel Mongo réinventé, où les percussions ancestrales dialoguent avec les beats électroniques. Cette musique engagée Congo devient alors un pont entre les ancêtres et la jeunesse des villes, entre la sagesse des anciens et la révolte légitime des nouvelles générations.
Visuellement, le B-Grâce Eteko clip orchestre une danse des ombres et lumières où chaque plan semble chargé de symboles. Le costume traditionnel n’est pas simple accessoire folklorique, mais armure identitaire et étendard culturel. Lorsque la rappeuse se meut dans cette pénombre traversée d’éclats lumineux, on perçoit toute la résilience d’un peuple qui refuse l’effacement. Son flow, tel un fleuve Congo musical, charrie à la fois la colère du présent et l’espoir têtu d’un avenir radieux.
Ce qui frappe dans cette performance, au-delà de la maîtrise technique, c’est la sincérité palpable. B-Grâce incarne cette nouvelle garde artistique congolaise qui puise sa force dans ses racines pour mieux interpeller le monde. Le ‘Bonioma Rap’ n’est pas qu’une étiquette musicale, mais un acte de résistance culturelle. Comment ne pas être saisi par cette voix qui clame l’identité Mongo avec une fierté décomplexée ? N’est-ce pas là le véritable son de la révolution générationnelle qui gronde dans les artives de Kinshasa ?
À travers ‘Eteko’, B-Grâce offre bien plus qu’un clip : c’est un manifeste sensoriel où chaque note vibre d’amour pour la terre congolaise et de colère contre ses blessures. Cette œuvre magistrale s’impose déjà comme un phare dans le paysage musical africain, prouvant que la tradition peut être un tremplin vers l’innovation plutôt qu’un carcan. Une performance à découvrir d’urgence, où l’art se fait chant de combat et danse de liberté.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Eventsrdc
