Dans un contexte de diversification économique urgente, la République Démocratique du Congo vient de franchir une étape significative avec la signature, samedi 28 juin à Osaka, d’un accord minier historique entre la société congolaise Kerith Resources Ltd et son homologue japonaise Asia Mineral Limited. Ce mémorandum d’entente, portant sur l’exploitation du manganèse dans la province du Kongo-Central, intervient alors que le forum d’affaires RDC-Japon rassemblait une centaine d’investisseurs nippons et plusieurs ministres congolais.
La Première ministre Judith Suminwa, présente lors de cette cérémonie symbolique, a salué ce partenariat comme « un levier essentiel pour la valorisation de nos ressources stratégiques ». Le manganèse, métal indispensable à la production d’acier et aux batteries de véhicules électriques, représente un marché mondial estimé à 22 milliards USD d’ici 2027. Pour la RDC, dont l’économie repose à 85% sur le cuivre et le cobalt, cette exploitation dans le Kongo Central constitue une diversification salutaire.
Quels bénéfices concrets ce projet minier RDC-Japon pourrait-il générer ? Selon nos analyses, le gisement de manganèse concerné pourrait créer près de 1 200 emplois directs et stimuler les infrastructures locales. Les retombées fiscales sont évaluées à plus de 50 millions USD annuels, une manne vitale pour les caisses de l’État. Ce partenariat s’inscrit dans une dynamique plus large d’investissement économique RDC où le Japon cherche à sécuriser son approvisionnement en minerais critiques.
L’accord entre Kerith Resources et Asia Mineral illustre la mutation des relations commerciales bilatérales. Le Japon, troisième économie mondiale, importe actuellement 92% de son manganèse. Ce rapprochement stratégique pourrait positionner la RDC parmi les dix premiers producteurs mondiaux d’ici 2030, avec une capacité potentielle de 500 000 tonnes annuelles. La technologie japonaise combinée aux ressources congolaises forme un tandem gagnant-gagnant.
Ce succès diplomatique intervient alors que la RDC intensifie sa quête de partenariats équilibrés, réduisant ainsi sa dépendance historique vis-à-vis des acteurs traditionnels. Le forum d’affaires RDC-Japon a d’ailleurs vu émerger cinq autres protocoles d’intention dans les énergies renouvelables et l’agro-industrie. La Première ministre Suminwa, en véritable avocate du développement national, a insisté sur « l’impératif de transformation locale » des minerais, condition sine qua non pour maximiser la valeur ajoutée.
L’exploitation du manganèse dans le Kongo Central soulève toutefois des défis environnementaux. Les parties se sont engagées à appliquer les normes ESG (Environnement, Social, Gouvernance) les plus strictes, avec un système de traçabilité intégral. Cette vigilance répond aux attentes des institutions financières internationales qui conditionnent désormais les prêts à des critères de durabilité.
À l’heure où la transition énergétique mondiale accélère la demande en métaux stratégiques, cet accord minier RDC-Japon pourrait servir de modèle pour d’autres secteurs. La prochaine étape ? La concrétisation opérationnelle d’ici fin 2024, avec des premiers forages exploratoires prévus au premier trimestre 2025. Un pas décisif vers la souveraineté économique congolaise qui résonne comme un message fort aux investisseurs globaux.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net