Un officier supérieur des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) a procédé à l’arrestation de Serge Sindani, mardi 24 juin 2025 avant midi. Le directeur général du média en ligne Kis24.info, basé à Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo, a été conduit aux installations des renseignements militaires de la 31ème région. Cette interpellation survient après une publication sur le compte X (anciennement Twitter) du journaliste spécialisé en questions militaires.
La publication controversée montrait des avions de chasse Sukhoï stationnés à l’aéroport international de Bangoka. Le cliché, pris en arrière-plan d’une photo personnelle de Sindani, était accompagné du commentaire : « RDC-Instant Kisangani – la ville est calme et sous contrôle avec nos avions de chasse Sukhoï ? Bon dimanche ». Selon des sources proches du dossier, les militaires ont longuement interrogé le journaliste sur ses intentions. Ses deux téléphones portables ont été immédiatement confisqués lors de l’arrestation.
Faut-il voir dans cette interpellation une tentative de censure militaire en RDC ? Les proches du directeur de Kis24.info affirment que sa publication visait à démentir des rumeurs circulant sur les réseaux sociaux. Ces informations non vérifiées prétendaient que les avions Sukhoï avaient été détruits lors d’opérations au front. La spécialisation de Sindani dans les sujets de défense aurait motivé cette démarche de vérification factuelle. Cependant, les renseignements militaires de Bangoka semblent soupçonner une divulgation d’informations sensibles.
Journaliste en Danger (JED) a exprimé une « vive préoccupation » concernant cette arrestation de journaliste à Kisangani. L’organisation de défense de la presse a lancé un appel aux responsables militaires de la 31ème région. JED les exhorte à « faire preuve de retenue » et à ne pas remettre en cause « la bonne foi du journaliste ». Cet incident survient dans un contexte tendu pour la liberté de presse dans la province de la Tshopo, région stratégique du nord-est congolais.
La détention de Serge Sindani par les services de renseignements militaires soulève des questions sur l’équilibre entre sécurité nationale et droit à l’information. Aucune charge officielle n’a été communiquée contre le journaliste à l’heure où nous publions. Les observateurs s’interrogent : la simple diffusion d’images d’équipements militaires justifie-t-elle une telle mesure ? La durée de la garde à vue et le traitement réservé au directeur de Kis24.info seront scrutés par les défenseurs des droits humains.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd