Une opération humanitaire vitale a basculé dans la violence ce mercredi à Kashebere, territoire de Walikale. Alors que la Caritas développement distribuait une aide essentielle dans l’aire de santé de Machumbi, des coups de feu soudains ont éclaté vers 10h30. Les détonations, provenant de la localité voisine de Kantoli, ont immédiatement semé la panique.
Sur le site de l’Institut Uaminifu, la scène est devenue chaotique en quelques secondes. Bénéficiaires et agents humanitaires ont fui dans toutes les directions, abandonnant vivres et matériel. « C’était la course pour sauver sa vie », relate un témoin sous couvert d’anonymat. Des sources coutumières locales confirment le sauve-qui-peut généralisé.
L’attaque kashebere serait l’œuvre du Mouvement d’Action pour le Changement (MAC), milice wazalendo active dans ce secteur du Nord-Kivu. Un cadre communautaire déplore des conséquences immédiates : « Des femmes ont perdu le sac de haricots qu’elles venaient de recevoir. D’autres ont été piétinées ou blessées dans la bousculade. » Jour de marché oblige, des commerçants ont également subi des pertes matérielles importantes lors de l’évacuation précipitée.
Contacté par nos soins, le MAC a reconnu l’incident sécurité nord-kivu. Un porte-parole a justifié les tirs de ses éléments postés sur la colline Kasopo : « Nous répondions à une attaque des rebelles m23 kashebere. Nos patrouilles ont été ciblées les premières par l’AFC/M23 depuis le versant sud. » Cette version n’a pu être immédiatement vérifiée auprès d’autres sources.
Comment une distribution aide humanitaire walikale, opération cruciale dans cette zone en crise, a-t-elle pu dégénérer aussi brutalement ? L’incident souligne la porosité du front malgré les récentes avancées militaires. Après deux heures d’accalmie, les activités humanitaires ont timidement repris, mais dans un climat de méfiance palpable.
La milice mac rdc, moins médiatisée que d’autres groupes, montre ainsi sa capacité à perturber les civils et les secours. Les organisations présentes évaluent désormais les dégâts matériels et psychologiques. Une question demeure : comment protéger ces opérations vitales dans un environnement où chaque colline peut devenir une ligne de front ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
