Alors que les écoliers congolais s’apprêtent à affronter l’Examen national de fin d’études primaires (ENAFEP) 2024, une bataille silencieuse se joue dans les coulisses du système éducatif. Hubert Kimbonza, l’Inspecteur général à l’Éducation nationale, a réuni en urgence superviseurs, inspecteurs et syndicalistes pour un message sans équivoque : éradiquer les anti-valeurs qui rongent la crédibilité des examens scolaires.
« Il faut bannir certaines pratiques qui constituent des anti-valeurs », a martelé Kimbonza lors de cette session cruciale. Corruption, concussion, fraude – le trio maudit qui compromet depuis des années l’intégrité de l’examen de fin d’études primaires. Comment restaurer la confiance dans un système où ces dérives sont parfois perçues comme une norme ? La réponse du numéro un de l’inspection scolaire tient en un mot : vigilance. Il exige des superviseurs une présence terrain constante pour garantir des épreuves irréprochables.
Cette offensive contre la corruption examens scolaires n’est pas qu’un discours de circonstance. Derrière les mots se cache un enjeu fondamental : préserver la valeur du premier diplôme de la scolarité congolaise. « Ils doivent mettre en œuvre ce qui permettra au ministère d’améliorer la qualité des apprentissages », insiste Kimbonza. Un défi de taille dans un pays où les ressources manquent et où la tentation du raccourci frauduleux guette souvent élèves et encadreurs.
Parmi les annonces concrètes, une innovation pédagogique : le gouvernement prépare des bulletins en carton pour tous les candidats. Une mesure symbolique mais essentielle pour officialiser les parcours scolaires dans des régions où les documents administratifs peinent parfois à arriver.
Mais l’urgence la plus poignante concerne ces milliers d’enfants invisibles. Dans les zones sous occupation du M23, notamment autour de Goma, l’éducation en zones conflit RDC devient un parcours du combattant. Hubert Kimbonza lance un appel vibrant : « À Goma, ce sont aussi des enfants congolais. Nous devons tout faire pour qu’eux aussi passent ces examens ». Le ministère affirme mobiliser ses « ramifications sur place » pour organiser l’ENAFEP dans ces territoires oubliés.
Cette double lutte – contre les dérives internes et pour l’inclusion des zones de guerre – dessine-t-elle un nouveau visage pour l’école congolaise ? Si l’engagement de Kimbonza marque une prise de conscience salutaire, sa traduction sur le terrain restera le vrai test. Entre corruption endémique et conflits armés, l’examen fin études primaires 2024 pourrait bien être un baromètre de la capacité du système à se réinventer. Car au-delà des notes et des diplômes, c’est l’équité même de l’accès au savoir qui se joue cette semaine dans la cour des grands.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net