La ville minière de Kolwezi a été frappée par une nouvelle vague de violence dans la nuit de dimanche à lundi. Deux personnes ont été froidement abattues par des assaillants non identifiés au quartier Joli Site, selon des sources sécuritaires locales. Les victimes, dont les identités n’ont pas encore été divulguées, ont succombé à des tirs d’armes à feu vers 1h du matin.
Les autorités provinciales du Lualaba ont immédiatement condamné cette attaque qualifiée d’« acte barbare ». Un communiqué officiel promet que tous les moyens seront déployés pour traquer les auteurs de ce drame. Des patrouilles renforcées ont été déployées dans le secteur dès l’aube.
Cette tragédie relance le débat sur l’insécurité urbaine qui mine plusieurs quartiers de Kolwezi. Chadrack Mukad, président du Cadre de concertation de la société civile, déplore une situation devenue incontrôlable : « Des vies sont fauchées régulièrement dans des zones périphériques laissées à l’abandon. Joli Site et Musompo illustrent ce désastre sécuritaire où l’absence d’infrastructures facilite les actions criminelles ».
Le leader associatif pointe du doigt deux carences majeures exacerbant les risques : les routes impraticables et le manque d’éclairage public. « Comment les forces de l’ordre peuvent-elles intervenir efficacement dans ces labyrinthes obscurs ? », interroge-t-il, réclamant des travaux urgents d’aménagement.
Ses recommandations sont sans équivoque : asphaltage des voies d’accès et installation de lampadaires dans les zones vulnérables. « Sans routes dignes de ce nom et sans lumière, les patrouilles de police et des FARDC restent impuissantes. Ces quartiers deviennent des sanctuaires pour bandits armés », insiste Mukad.
Un appel spécifique a été lancé pour concentrer les efforts sur les secteurs mal desservis, devenus des cibles privilégiées. La recrudescence des menaces de cambriolage dans le quartier Musompo voisin confirme cette inquiétante tendance. Les habitants dénoncent une paralysie sécuritaire chronique.
Jusqu’à quand ces quartiers resteront-ils des angles morts de la sécurité urbaine en RDC ? La question hante désormais les nuits des Kolweziens. Alors que les bandits armés semblent adapter leurs méthodes aux failles du territoire, les promesses des autorités peinent à rassurer une population exsangue.
Cette actualité à Kolwezi rappelle cruellement que l’insécurité au Lualaba dépasse le simple fait divers. Elle révèle une crise systémique où pauvreté infrastructurelle et violence criminelle s’aliment mutuellement. Le gouvernement provincial promet un plan d’urgence dans les prochains jours.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net