Dans une avancée majeure contre les maladies hydriques RDC qui ravagent la zone de santé rurale de Walikale, un réseau de 15 forages solaires Walikale vient d’être inauguré. Financé par la société minière Alphamin dans le cadre de ses engagements sociétaux et mis en œuvre par Alliance Lowa, ce projet répond à l’urgence sanitaire tout en transformant radicalement le quotidien des populations. Imaginez devoir vous lever à 3h du matin pour chercher une eau rare et souvent contaminée : ce calvaire appartient désormais au passé pour des milliers de Congolais.
Comment fonctionne cette révolution hydrique ? Des pompes alimentées par énergie solaire puisent l’eau des nappes phréatiques pour l’acheminer vers des bornes fontaines Walikale stratégiquement implantées dans les quartiers. Depuis le 19 juin, ces points d’eau offrent un débit continu, rendant obsolètes les sources traditionnelles qui tarissaient en saison sèche. Plus besoin de files d’attente interminables : chaque robinet dispense une eau propre, brisant le cycle infernal des diarrhées, choléra et autres pathologies liées à la consommation d’eau non traitée.
Le projet Alphamin RDC comble un vide critique dans l’accès eau potable Nord-Kivu, où la REGIDESO peinait à suivre l’explosion démographique causée par l’exode rural. Mais cette solution technique ne suffit pas à elle seule. Des relais communautaires forment actuellement les habitants à la gestion responsable de ces infrastructures. « La pérennité des bornes fontaines dépend de leur bon usage », expliquent-ils lors des séances de sensibilisation. Une question cruciale quand on sait qu’en RDC, près de 70% des maladies recensées en zones rurales sont d’origine hydrique selon l’OMS.
Quels impacts concrets observe-t-on déjà ? Les femmes, traditionnellement chargées de la corvée d’eau, gagnent en moyenne 4 heures par jour. Les cliniques locales anticipent une baisse des consultations pour infections gastro-intestinales, fréquentes lors des périodes de sécheresse où les populations buvaient l’eau des marigots boueux. Ce projet illustre comment des partenariats public-privé ciblés peuvent résoudre des crises sanitaires structurelles.
Reste un défi : maintenir la qualité de l’eau distribuée. Les experts recommandent un contrôle bactériologique mensuel des points de distribution et la formation de comités locaux de maintenance. Car si l’eau coule aujourd’hui à flots, sa salubrité permanente déterminera l’efficacité réelle de cette initiative contre les maladies hydriques. La population, elle, savoure déjà cette libération : « C’est la première fois que mes enfants boivent sans risque en saison sèche », confie une mère de famille près d’une borne fontaine. Une victoire sanitaire qui mériterait d’essaimer dans tout le Nord-Kivu.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd