Kisangani, capitale de la province de la Tshopo, est désormais le théâtre d’une offensive sécuritaire sans précédent. Ce lundi 23 juin, Jacquemain Shabani, vice-premier ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, a officiellement lancé l’opération « Ndobo » depuis cette ville en proie à une criminalité urbaine exponentielle. Un déploiement qui intervient dans un contexte où chaque nuit apporte son lot de braquages, de justices populaires, de meurtres et de viols.
Devant les unités policières et autorités politiques réunies, le numéro un de la sécurité nationale a annoncé un renforcement majeur des moyens. « Le commissariat provincial de la Tshopo bénéficiera de l’appui technique et financier du gouvernement, du commissariat général et de la supervision directe du Ministère de l’intérieur », a déclaré Shabani. Un engagement qui répond à l’urgence criante : comment sécuriser une population en état de siège permanent ?
L’opération Ndobo se présente comme une réponse musclée. La police est chargée de combattre « avec force et vigueur » les réseaux criminels qui minent la région. Le vice-premier ministre a martelé deux impératifs aux forces de l’ordre : discipline absolue et amour de la patrie. « Votre responsabilité première reste la protection des citoyens et de leurs biens », a-t-il rappelé, insistant sur la nécessité de restaurer la confiance entre la population et ses protecteurs.
Déjà, des résultats tangibles ont été exposés lors du lancement. Le commissariat urbain a présenté 18 individus interpellés ces dernières semaines, dont deux femmes. Les saisies opérées illustrent la dangerosité des réseaux démantelés : deux fusils d’assaut AK-47, un revolver, une arme de calibre 12, une quantité substantielle de chanvre et deux motos volées. Ces éléments confirment-ils l’existence de groupes structurés opérant dans l’ombre ?
En soutien à cette initiative, Paulin Lendongolia, gouverneur de la Tshopo, s’est engagé à débloquer des ressources supplémentaires. « Nous mettrons tout en œuvre pour assurer le succès de cette opération décisive », a promis l’autorité provinciale. Complément essentiel, la mairie a activé un numéro vert dédié aux urgences sécuritaires, invitant les Kisanganiens à signaler toute activité suspecte. Car sans la collaboration citoyenne, toute stratégie reste vaine.
Cette offensive s’inscrit dans un dispositif plus large. Depuis la nomination du nouveau chef provincial de la Police Nationale Congolaise (PNC), des patrouilles mixtes impliquant policiers et éléments des FARDC ont été instaurées. Ces binômes sécuritaires quadrillaient déjà certains quartiers sensibles avant le lancement formel de Ndobo. Une présence visible destinée à dissuader, mais suffira-t-elle face à l’ampleur du défi ?
Les autorités provinciales et nationales lancent un appel pressant à la population : la dénonciation des suspects constitue l’autre pilier de cette bataille. Alors que Kisangani retient son souffle, l’opération Ndobo représente désormais l’espoir d’une reconquête territoriale contre la criminalité urbaine en RDC. Les prochaines semaines diront si cette mobilisation générale portera ses fruits dans les rues de la ville aux sept collines.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd