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RDC : Vague de représailles meurtrières contre défenseurs des droits après évasions liées au M23

Dans un communiqué daté du 18 juin 2024, l’organisation non gouvernementale TRIAL International a exprimé une inquiétude majeure concernant l’aggravation des représailles contre les victimes et défenseurs des droits humains dans l’est de la République Démocratique du Congo. Cette situation alarmante fait suite aux évasions massives survenues dans les établissements pénitentiaires du Nord-Kivu fin janvier, puis du Sud-Kivu en février dernier.

Il a été établi par l’ONG que plusieurs individus évadés, préalablement condamnés ou poursuivis pour crimes internationaux, ont intégré les rangs de groupes armés actifs dans la région, notamment l’AFC/M23 et les milices Wazalendo. Ces ex-détenus participeraient désormais activement aux combats tout en menant des actions de rétribution contre celles et ceux ayant contribué à leur mise en accusation. « Nous dénonçons les meurtres, menaces de mort, tortures, viols et extorsions qui visent systématiquement ces personnes », a déclaré TRIAL International dans son rapport.

Le contexte sécuritaire déjà précaire s’est considérablement dégradé après l’évasion de plus de 4 000 détenus de la prison centrale de Munzenze à Goma, survenue quelques jours avant la prise de contrôle de la ville par les rebelles du M23. Des scénarios identiques ont été observés à Bukavu et Uvira, où les établissements pénitentiaires se sont vidés de leur population carcérale. Ces évènements ont créé un terreau fertile pour la reprise des hostilités et la perpétration de nouvelles exactions.

Forte de son expérience de plus d’une décennie dans l’accompagnement des victimes de crimes internationaux dans l’Est congolais, TRIAL International souligne l’effondrement des dispositifs de protection existants. L’organisation, qui a soutenu l’accès à la justice pour plus de 150 personnes via ses partenaires locaux, constate avec amertume l’inaction des mécanismes censés protéger les témoins et acteurs judiciaires. Comment garantir un procès équitable lorsque ceux qui osent témoigner risquent la mort ?

Face à cette crise humanitaire et judiciaire, un appel pressant a été lancé aux instances internationales. « La MONUSCO, la Mission d’établissement des faits des Nations Unies et le Conseil des droits de l’homme doivent renforcer d’urgence les mesures de protection ciblées », a insisté Daniele Perissi, Responsable du Programme RDC pour TRIAL International, exigeant une coordination renforcée avec les acteurs de terrain. L’ONG suisse, spécialisée dans la lutte contre l’impunité des crimes graves depuis sa création en 2002, rappelle par ailleurs que les autorités congolaises ont l’obligation légale d’identifier, poursuivre et sanctionner les auteurs de ces violences.

La situation actuelle met en lumière un cercle vicieux particulièrement préoccupant : les évasions de prison Nord-Kivu et Sud-Kivu alimentent directement l’opérationnalité des groupes rebelles, qui à leur tour ciblent les défenseurs des droits humains ayant contribué à leur arrestation initiale. Sans une réponse coordonnée pour la protection des victimes du M23 et autres milices, c’est l’ensemble du système judiciaire congolais qui risque de s’effondrer, laissant libre cours à la perpétuation des crimes internationaux dans l’Est du Congo.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd

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