Un semblant de normalité revient au centre commercial de Lopa, situé à 30 kilomètres de Bunia dans le territoire de Djugu. Ce redémarrage timide survient quatre jours après des combats d’une rare intensité ayant opposé les Forces armées de la RDC (FARDC) aux miliciens du groupe Zaïre, alliés à la Convention pour la Révolution Populaire (CRP). Les échanges de tirs violents avaient paralysé cette zone stratégique de l’Ituri.
Selon des témoignages recueillis sur place, les signes de reprise sont tangibles. Les boutiques rouvrent leurs portes une à une. Les étals du marché local recommencent à s’animer. Les conducteurs de taxi-moto, absents durant les affrontements, sillonnent de nouveau les artères principales. Cette résilience communautaire marque-t-elle une accalmie durable dans cette région minée par l’insécurité ?
Plus significatif encore, des déplacés du site de Hungbé ont entamé leur retour vers leurs habitations. Ce mouvement, bien que limité, constitue un premier pas vers la stabilisation post-conflit. Rappelons que ces populations avaient fui précipitamment lors des accrochages jeudi et vendredi derniers, ajoutant aux défis humanitaires chroniques de la région.
Le bilan humain des combats à Djugu reste lourd. Plusieurs morts et blessés sont à déplorer. Des militaires des FARDC gravement atteints ont dû être évacués par hélicoptère vers Bunia. Cette opération médicale urgente a été rendue possible grâce au soutien logistique de la MONUSCO. La mission onusienne maintient une vigilance accrue face aux risques de reprise des hostilités.
Ces affrontements s’inscrivent dans un contexte sécuritaire volatile où les groupes armés tentent d’étendre leur emprise. La CRP, héritière des milices de Thomas Lubanga, représente une menace persistante pour la pacification de l’Ituri. Les FARDC poursuivent leurs opérations de ratissage, mais la population de Lopa retient son souffle. Jusqu’à quand cette accalmie précaire pourra-t-elle durer ?
La sécurisation des axes routiers autour de Bunia demeure une priorité absolue pour permettre le retour définitif des déplacés. Les habitants réclament une présence militaire renforcée et durable. Les récents événements rappellent cruellement la fragilité de la paix dans cette province riche en ressources mais minée par les conflits récurrents.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net