Une rencontre décisive pour l’avenir de l’Ituri se tiendra lundi 23 juin au centre commercial d’Aru. Le gouvernement provincial initie un dialogue groupes armés ituri historique, rassemblant pour la première fois les leaders de ces factions, les délégués communautaires et les représentants des forces de l’ordre.
À 260 kilomètres de Bunia, cette rencontre paix aru mobilise toutes les parties prenantes. Des organisations non gouvernementales ainsi que des responsables civils, militaires et policiers participeront aux échanges. Quel compromis émergera de ces négociations directes ? La question hante une population épuisée par des années de violences.
La MONUSCO ituri appuie techniquement et logistiquement ce processus paix ituri fragile. Ses experts en médiation faciliteront les discussions dans un contexte sécuritaire volatile. Cette implication internationale souligne l’importance stratégique de ce sommet local.
Le gouvernement provincial ituri assume un leadership risqué en orchestrant ces pourparlers. Ses émissaires ont mené des semaines de consultations discrètes pour aboutir à cette table ronde. La présence confirmée de chefs de groupes armés marque une avancée inédite, mais les défis restent immenses.
Des mesures de sécurité exceptionnelles encadreront l’événement. Des périmètres protégés ont été établis autour du site tandis que des patrouilles conjointes armée-police surveillent les axes d’accès. La crédibilité de ce dialogue repose sur la garantie d’un cessez-le-feu immédiat.
Cette initiative survient après l’échec de trois tentatives similaires depuis 2022. Quelles leçons ont été tirées des précédents échecs ? Les organisateurs promettent un cadre plus inclusif et des engagements contraignants. Des mécanismes de suivi impliquant la société civile seront institués.
Les attentes des communautés locales atteignent des niveaux critiques. Dans les territoires de Djugu et de Mahagi, des déplacés interrogés espèrent un accord sur la libre circulation et le retour aux champs. La relance économique de cette région agricole dépend directement des résultats de cette médiation.
Les observateurs régionaux soulignent le caractère urgent de ces négociations. L’escalade récente des affrontements entre milices a fait 47 morts en avril selon l’ONU. Ce dialogue représente-t-il la dernière chance d’éviter l’embrasement généralisé ? La réponse se construira à Aru dès lundi.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
