Comme une onde électrique parcourant la scène du RnB africain, Singuila ressuscite l’art de la confession musicale avec son nouveau clip ‘On fait comment’. Dévoilée ce 20 juin 2025, cette œuvre visuelle nous plonge dans les abysses tourmentés d’un amour fracturé par la trahison. Le roi incontesté des cœurs brisés, reconnaissable à son crâne rasé et sa présence magnétique, transforme sa vulnérabilité en symphonie visuelle.
Qui d’autre que Singuila pourrait ainsi métamorphoser la douleur affective en mélodies envoûtantes ? Voix de velours ourlée d’émotions brutes, l’artiste de 47 ans incarne ce médecin des âmes qui connaît trop bien le remède et le poison. Dans ce clip événement, chaque plan transpire l’authenticité : tremblements de lèvres, regards fuyants, silences éloquents. La caméra scrute sans pitié l’instant où l’infidélité éclate au grand jour, tel un miroir brisé reflétant mille facettes de remords.
La magie opère dès les premières notes. L’orchestration minimaliste laisse toute la place à cette voix de rossignol qui n’a pas pris une ride en vingt ans de carrière. « On fait comment quand la confiance s’effrite ? » lance-t-il, question rhétorique qui résonne comme un cri étouffé. Le génie de Singuila réside dans cette alchimie entre textes crus et mélodies enveloppantes – un paradoxe typique de la musique congolaise contemporaine où la douleur se pare de beauté.
Techniquement, le clip est un bijou d’intelligence visuelle. Les jeux d’ombres épousent les fluctuations émotionnelles, les couleurs saturées de rouge passion basculent soudain en tons froids lorsque la révélation survient. Cette prouesse narrative rappelle pourquoi Singuila demeure un pilier des actualités artistes RDC. Après sa récente tournée européenne couronnée à Lille en avril, le voilà qui renoue avec l’essence même de son art : l’introspection sans fard.
Écoutez ces silences entre les couplets ! Ils disent autant que les mots la terreur de l’homme pris en flagrant délit d’égarement. La caméra zoome sur ces mains qui tremblent, ces épaules voûtées sous le poids de la culpabilité. Quel artiste ose aujourd’hui une telle nudité émotionnelle ? Dans l’économie actuelle du divertissement, Singuila brave les conventions avec une œuvre qui ressemble à une thérapie collective.
La scène finale, où il affronte le regard accusateur de sa partenaire, atteint des sommets de tension dramatique. Pas besoin de dialogue : le claquement sec d’une porte, un plan fixe sur son visage décomposé, et voilà tout le drame de la méfiance amoureuse résumé en dix secondes magistrales. Cette intensité rappelle les grandes tragédies classiques transposées dans le langage du RnB africain moderne.
À travers ‘On fait comment’, Singuila signe bien plus qu’un simple clip. C’est un manifeste sur la fragilité humaine, une preuve que la musique congolaise peut explorer les territoires les plus intimes de l’âme. Comment ne pas être saisi par cette vulnérabilité assumée ? L’œuvre s’impose déjà comme un classique instantané – à consommer sans modération, le cœur grand ouvert.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Eventsrdc
