Lors d’une présentation ministérielle cruciale à Kinshasa ce jeudi 19 juin, le ministre de la Recherche scientifique et innovation technologique, Gilbert Kabanda Kurhenga, a lancé un appel historique pour la formation d’un front national de recherche scientifique assis sur l’intelligence artificielle. Cet impératif stratégique, selon le ministre, permettrait à la République Démocratique du Congo de valoriser pleinement ses ressources cognitives colossales, qu’il évalue symboliquement à « 30 milliards de neurones ».
Devant un aréopage comprenant les ministres de l’Éducation nationale et des Postes, Télécommunications et Numérique, ainsi que d’éminents chercheurs, Kabanda a présenté le rapport exhaustif sur la préparation du pays à l’intelligence artificielle. Ce document fondamental établit l’IA comme un domaine prioritaire pour la recherche scientifique Congo et l’innovation technologique Afrique, soulignant son caractère transversal et transformateur pour l’économie nationale.
« Que ce soit au niveau mondial ou gouvernemental, nous devons systématiquement nous interroger lorsque surgit une innovation en intelligence artificielle : notre recherche scientifique et innovation technologique a-t-elle été mobilisée dans toute sa complexité et son intersectorialité ? », a interrogé le ministre, dans une question rhétorique cinglante adressée aux décideurs présents. Cette interrogation souligne les lacunes actuelles dans la politique IA Congo et la nécessité d’une coordination renforcée.
La proposition de front recherche national vise à structurer les efforts dispersés des universités, centres de recherche et startups technologiques congolaises. Kabanda insiste sur l’urgence de créer des synergies entre les ministères clés pour positionner la RDC comme acteur majeur dans la révolution technologique mondiale. Cette approche intégrée permettrait d’éviter la dépendance aux solutions étrangères et de développer une expertise locale adaptée aux défis spécifiques du continent.
Comment la RDC, richesses minières immenses, pourrait-elle négliger le potentiel de sa richesse neuronale ? Le ministre a martelé que l’intelligence artificielle RDC n’est pas un luxe technologique, mais un levier indispensable pour résoudre les défis structurels du pays, de la santé à l’agriculture en passant par la gouvernance. La formation de ce front scientifique constituerait ainsi un investissement stratégique dans la souveraineté technologique nationale.
Les réactions parmi les chercheurs présents ont témoigné d’un consensus sur l’urgence d’une telle initiative. Toutefois, des interrogations subsistent sur les mécanismes de financement et la mise en œuvre concrète de cette politique d’innovation technologique Afrique. La réussite de ce projet nécessitera un engagement budgétaire substantiel et une réforme des curricula éducatifs pour former la prochaine génération d’experts en IA.
Alors que la course mondiale à l’intelligence artificielle s’intensifie, la RDC se trouve à un carrefour décisif. La matérialisation de ce front recherche national déterminera si le pays deviendra acteur ou spectateur de la quatrième révolution industrielle. La mobilisation annoncée des « 30 milliards de neurones » congolais pourrait bien constituer l’avantage comparatif le plus précieux dans l’écosystème technologique du 21ème siècle.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
