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Manifestation Kasindi : la SNEL accusée d’escroquerie sur la surtaxe électricité

Abdoul Mujibu, les mains tremblantes de colère, pointe sa facture d’électricité sous le soleil accablant de Kasindi : « Comment accepter de payer plus pour des ténèbres ? La SNEL nous vole avec ce 1% qui devait éclairer nos rues, mais regardez autour de vous : la nuit, c’est le royaume des ombres ! » Ce cri du cœur résume la rage qui a poussé des centaines de jeunes à paralyser la cité frontalière vendredi dernier, dans une manifestation Kasindi historique contre ce qu’ils nomment sans détour « l’escroquerie de la SNEL ».

La surtaxe électricité SNEL, officiellement justifiée comme contribution à l’éclairage public, fait l’effet d’une étincelle dans une poudrière sociale. Depuis des mois, les habitants de cette localité à 90 km de Beni subissent une double peine : des délestages prolongés plongeant foyers et commerces dans le noir, couplés à cette majoration perçue comme un affront. « Payer pour des lampadares fantômes alors qu’on nous prive déjà de courant, c’est la goutte d’eau qui fait déborder la patience », lance une commerçante, montrant son réfrigérateur silencieux. Cette réalité cruelle soulève une question brûlante : à quoi servent les fonds prélevés si l’éclairage public Beni et ses environs reste un mirage ?

Les témoignages s’accumulent comme des preuves accablantes. Mariam, mère de quatre enfants, décrit des nuits passées à la lueur des bougies : « Les délestages Nord-Kivu durent parfois 20 heures ! Ajouter une taxe sur ce service misérable, c’est nous narguer. » Cette colère n’est pas isolée ; elle reflète un malaise profond dans une région où l’État peine à remplir ses obligations élémentaires. La protestation jeunes RDC à Kasindi cristallise un ras-le-bol national face aux services publics défaillants. Comment expliquer qu’une entreprise publique ose facturer un service inexistant tout en tolérant des coupures intolérables ?

Face à l’embrasement, Barthélémy Kambale, délégué du gouverneur, tente d’apaiser les esprits en promettant des « pourparlers ». Mais la défiance est palpable. « Ils parlent de solutions depuis des mois, mais nos factures gonflent et nos rues restent sombres », rétorque un manifestant. L’exigence est claire : suppression immédiate de la taxe, audit transparent sur l’utilisation des fonds, et remboursement des sommes indûment perçues. Cette crise dépasse la simple querelle tarifaire ; elle interroge la gouvernance des ressources et le contrat social en RDC. Quand une population paie pour la lumière mais vit dans l’obscurité, qui portera enfin la lampe de la redevabilité ?

Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net

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Chloé Kasong
Chloé Kasong
Issue de Kinshasa, Chloé Kasong est une analyste rigoureuse des enjeux politiques et sociaux de la RDC. Spécialisée dans la couverture des élections, elle décortique pour vous l’actualité politique avec impartialité, tout en explorant les mouvements sociaux qui façonnent la société congolaise. Sa précision et son engagement font d'elle une voix incontournable sur les grandes questions sociétales.
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