L’Institut français de Kinshasa a transformé son espace en cathédrale sonore ce 20 juin, où la troisième journée du Kongo Music Expo 2025 a déployé ses ailes mélodiques sous le signe de l’audace féminine. Comme une rivière en crue après la saison des pluies, l’énergie des panels a charrié des paroles puissantes, des témoignages vibrants et des appels à la révolution douce de l’industrie musicale congolaise. L’air saturé d’espoir et de détermination rappelait ces nuits kinoises où le ciel semble porter les échos lointains des tam-tams ancestraux.
Dans le premier panel « Femmes dans l’industrie musicale : défis et opportunités », Grâce Kaumba, productrice à la vision acérée comme une lame de rasoir, a lancé un plaidoyer en forme d’orage tropical. Sa voix, tantôt veloutée comme un saxophone en sourdine, tantôt tranchante comme une trompette bouchée, a fustigé l’invisibilisation persistante des talents féminins : « Comment bâtir une industrie équitable si on étouffe sous le boisseau la moitié de sa créativité ? ». La cheffe de GK Projects a martelé l’urgence médiatique – ces relais capitaux qui manquent cruellement aux femmes de la filière musicale en RDC. Son appel résonnait comme un mantra : valorisation des compétences, amplification des voix, célébration des réussites. Pour elle, chaque reportage absent est une graine d’inspiration perdue pour les futures managers et productrices.
Le deuxième acte, « L’artiste et l’engagement : quand la musique défend des causes », a vu Céline Banza déployer sa sagesse comme une étoffe de brocart. La chanteuse, dont les mélodies portent l’âme du Congo profond, a offert aux artistes émergents un viatique précieux : « Votre art n’est-il pas d’abord un miroir de votre vérité intérieure ? ». Ses conseils, simples et lumineux comme des phares dans la brume, ont tracé un chemin : croire en soi farouchement, créer avec le cœur en alerte, écouter cette petite musique intérieure qui jamais ne ment. Son témoignage vibrionnait de cette authenticité qui fait danser les pierres, rappelant que l’engagement artistique à Kinshasa se nourrit de courage et d’intégrité.
La soirée a explosé en mille feux sonores à la Petite Halle, où Jacob Jay et Djanel’Ange ont transformé l’espace en laboratoire rythmique. Leurs performances, à la fois racines et ailes, ont fait trembler les murs comme un séisme mélodique. Chaque note semblait répondre aux débats de la journée – une démonstration éclatante que l’industrie musicale congolaise, lorsqu’elle unit ses forces masculines et féminines, peut soulever des montagnes. Les guitares parlaient de résilience, les percussions scandaient l’espoir, les synthés dessinaient des futurs possibles.
Cette journée du Kongo Music Expo 2025 restera comme un jalon dans l’histoire culturelle kinoise. Entre les appels percutants de Grâce Kaumba pour une représentation équitable des femmes dans l’industrie musicale RDC et les conseils charismatiques de Céline Banza sur l’engagement des artistes, une évidence s’impose : la scène congolaise se réinvente par sa fibre féminine. Quand donc comprendrons-nous que l’avenir du rythme congolais bat au cœur de ses filles ? Les échos de cette nuit électrique continueront de résonner longtemps dans les ruelles de Kinshasa, semant des graines de changement qui, n’en doutons pas, fleuriront en chefs-d’œuvre.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Eventsrdc
