La province de l’Ituri est en état d’alerte sanitaire après la confirmation de quatre cas de variole dans la zone de santé de Nioka, au territoire de Mahagi. Cette flambée épidémique, située à 180 km au nord de Bunia, suscite d’autant plus d’inquiétude que plusieurs autres cas suspects sont signalés par les sources sanitaires locales. Comment une maladie que l’on croyait mieux contrôlée peut-elle resurgir avec une telle virulence ?
Les deux premiers cas positifs ont été identifiés dans la chefferie de Djukot, tandis que deux autres proviennent de la chefferie voisine de Panduru. La situation est aggravée par un phénomène inquiétant : des malades présentant des symptômes caractéristiques de la variole se cacheraient dans la communauté. Cette dissimulation, comparable à une bombe à retardement, complique la riposte et favorise la propagation silencieuse du virus dans la région.
Les autorités sanitaires pointent deux facteurs clés dans cette crise. D’abord, l’intensité du trafic sur les routes nationales 4 et 27 qui traversent la zone de Nioka, transformant ces axes en véritables autoroutes à virus. Ensuite, la réticence de certains malades à se faire soigner, souvent par méfiance ou manque d’information. Le contact régulier entre la population locale et les voyageurs en provenance de Bunia, Kisangani, Beni ou Butembo crée un cocktail explosif pour la dissémination de la maladie.
Face à cette urgence, une riposte coordonnée s’organise. Des leaders communautaires ont été formés en urgence pour renforcer la surveillance épidémiologique, comme on déploierait des sentinelles contre une invasion invisible. Leur mission : sensibiliser la population aux mesures de prévention et encourager le signalement des cas suspects. Des organisations humanitaires, dont Malteser International, appuient ces efforts en fournissant médicaments et équipements médicaux essentiels.
La variole, maladie hautement contagieuse, se manifeste par une fièvre brutale, des courbatures intenses et une éruption cutanée caractéristique évoluant en pustules. Sans prise en charge rapide, les complications peuvent être sévères, notamment chez les enfants et les personnes immunodéprimées. Dans ce contexte, les autorités rappellent l’importance cruciale de la transparence et de la coopération communautaire.
Que faire si des symptômes apparaissent ? Consulter immédiatement le centre de santé le plus proche et éviter tout contact non protégé. La désinfection des mains et des surfaces reste une barrière essentielle. Cette épidémie dans la province de l’Ituri nous rappelle cruellement que les maladies infectieuses ne connaissent pas de frontières. La vigilance collective n’est pas une option mais une nécessité vitale pour contenir ce feu qui couve à Mahagi avant qu’il ne devienne un incendie incontrôlable en République démocratique du Congo.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net