L’Institut Français de Kinshasa vibrait ce mercredi 18 juin 2025 d’une énergie particulière, celle des professionnels de la musique congolaise réunis pour le Kongo Music Expo. Dans ce temple des échanges artistiques, Diadame Diaw, présidente d’African Music and Charts (AMC), a délivré un discours aussi limpide qu’essentiel sur la certification musicale Afrique, véritable sésame méconnu par tant d’artistes locaux. Sa voix, telle une mélodie pédagogique, a rompu le silence sur les malentendus qui persistent dans l’industrie.
Devant une assistance composée de stars montantes et de producteurs aguerris, elle a d’abord brisé un mythe tenace : « Ce n’est pas parce qu’un titre accumule des millions de vues YouTube ou de streams sur Spotify qu’il mérite automatiquement certification ». Cette déclaration, semblable à une note dissonante dans une partition trop lisse, a immédiatement captivé l’auditoire. Mais alors, quels sont les véritables ressorts de cette reconnaissance si convoitée ?
La réponse de Diadame Diaw AMC fuse avec la précision d’un métronome : l’affiliation préalable à l’AMC constitue la première condition sine qua non. « Dès qu’un morceau génère des revenus, explique-t-elle, nous recevons des reportings financiers des distributeurs officiels – Universal, Sony, Warner ». Ces documents, comparables à des partitions financières, deviennent la base incontestable du processus. Imaginez ces données comme les notes d’un orchestre invisible, chacune témoignant de la résonance réelle d’une œuvre au-delà du simple bruit des compteurs.
La méthodologie dévoilée lors de ce Kongo Music Expo révèle une mécanique complexe où chaque détail compte : ratio entre streams premium et gratuits, origine géographique des écoutes (priorité à l’Afrique francophone), seuils différenciés pour singles et albums. « Nous appliquons ces calculs rigoureusement avant toute décision, précise Mme Diaw, puis un commissaire aux comptes valide les chiffres ». Cette transparence, tel un refrain qui se renforce, répond aux interrogations sur l’absence de certification pour certains tubes populaires. Deux explications simples : données non transmises ou seuils non atteints.
Dans un crescendo pédagogique, la présidente d’AMC dissipe un autre malentendu : « La certification n’est pas une rémunération, mais une reconnaissance officielle basée sur des faits vérifiés ». Les revenus, eux, transitent déjà par les plateformes et distributeurs. Son conseil aux artistes congolais certification résonne comme un leitmotiv salvateur : « Récupérez vos reportings chez vos distributeurs ! Sans ces données streaming musique, notre travail devient impossible ».
Quelle symphonie pourrait naître si chaque artiste congolais s’appropriait ces outils ? Les données streaming musique, souligne Diadame Diaw, constituent bien plus que des chiffres : elles sont la mémoire vivante du travail artistique, le fondement de la crédibilité dans une industrie en pleine mutation. Son intervention au Kongo Music Expo, tel un accord final magistral, a planté les graines d’une révolution transparente où la valeur se mesure à l’aune de la vérité des chiffres plutôt qu’aux illusions des compteurs sociaux.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Eventsrdc
