Kinshasa, capitale mondiale de la rumba, s’apprête à vivre une expérience musicale inédite où chaque note portera l’étendard de la réconciliation. Le Festival Kimia – ce doux vocable lingala signifiant « paix » – promet d’envelopper la ville dans une symphonie engagée du 20 au 21 juin 2025. Imaginez : deux jours où le reggae, ce puissant vecteur de résistance, résonnera comme un mantra pour l’unité congolaise. Le Centre Wallonie-Bruxelles, temple culturel kinois, a dévoilé cette programmation ambitieuse lors d’une conférence de presse vibrante d’émotion. « Kimia fait résonner la paix au cœur de la ville », a affirmé Charly Mabilama, voix tremblante de conviction. Un événement musical 2025 qui transcende les frontières, réunissant des talents de Matadi à Goma, de Bruxelles aux profondeurs du bassin du Congo.
Dès l’ouverture, la scène accueillera une fusion audacieuse de traditions et de modernité. Owele, ce groupe venu des rives du fleuve à Matadi, déploie une alchimie sonore où les rythmes kongo ancestraux épousent le zouk enivrant et le jazz improvisé. Leur popularité fulgurante incarne une jeunesse congolaise créative, profondément enracinée tout en dialoguant avec le monde. Face à eux, Ntemo wa Nsilulu, collectif panafricain né dans l’effervescence kinoise, milite avec une ferveur contagieuse. Leurs mélodies reggae, chargées d’un message brûlant pour les droits humains, tissent la trame sonore d’un combat pour la préservation des cultures africaines. Cécile Djunga, directrice générale du Centre Wallonie-Bruxelles Kinshasa, souligne : « Leur musique défend justice et fraternité au-delà des frontières ». Ces artistes engagés Congo transforment leur art en manifeste politique, une caractéristique essentielle du Festival Kimia Kinshasa.
Le deuxième jour verra monter en puissance des messages portés par des voix aussi diverses que percutantes. La Chorale des enfants de Wallonie-Bruxelles Kinshasa, fruit des colonies de vacances 2024, offrira un moment de pure grâce. Ces jeunes pousses de 8 à 18 ans distilleront des chants engagés où paix et espoir s’entremêlent avec une fraîcheur bouleversante. Puis l’atmosphère s’électrisera avec l’arrivée de Joy Slam, poétesse belge aux origines burundo-italiennes, dont le slam fuse comme une déflagration lyrique depuis une décennie. Son duo avec la DJ Wendy et la diva congolaise Lassa Plamedie promet une performance électro-traditionnelle inoubliable. Mais qui donc attend-on avec cette ferveur ? JKM Rambo, bien sûr ! Ce phénomène venu de Goma, dans le Nord-Kivu troublé, a révolutionné le rap swahili et le reggae des Grands Lacs. Fondateur du collectif Rambo Music, il sculpte sa musique en outil de transformation sociale, mêlant rythmes traditionnels et urbains avec une maestria déconcertante. « Une voix puissante, enracinée et consciente », murmure-t-on dans les coulisses.
Sina, l’autre fils de Kinshasa surnommé affectueusement muana Kongo, clôturera cette fresque sonore. Ses compositions puisent dans l’héritage kongo pour porter un message d’amour et de vigilance face aux défis sociétaux, sa voix de velours enveloppant le public comme une étreinte fraternelle. En parallèle de ces performances, le Centre Wallonie-Bruxelles Kinshasa organisera des ateliers de renforcement des capacités pour artistes et journalistes culturels, soulignant ainsi la dimension formative de ce Reggae pour la paix RDC. Ne sentez-vous pas déjà l’énergie crépite ? Ce Festival Kimia Kinshasa n’est pas qu’un simple événement musical 2025 : c’est un acte de résistance, une célébration de la diversité culturelle congolaise, et surtout, un plaidoyer vibrant pour une paix durable. Quand l’art devient rempart contre les divisions, chaque accord résonne comme une victoire.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: mediacongo.net
