Une embuscade meurtrière a été tendue ce mardi 17 juin dans le village de Nogo, territoire de Djugu. Des éléments de la Convention pour la révolution populaire (CRP), groupe armé dirigé par Thomas Lubanga, ont été pris au piège par une patrouille de combat des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Bilan immédiat : cinq miliciens neutralisés et cinq autres capturés vivants.
Selon le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole militaire en Ituri, l’opération s’est déroulée avec une précision chirurgicale. Les miliciens, surpris dans leur mouvement, n’ont pu opposer qu’une résistance brève. Des armes et munitions significatives ont été saisies sur place, portant un coup tangible à la logistique de ce groupe armé. Cette action s’inscrit dans la stratégie de ratissage intensif menée par les FARDC dans cette région en proie à l’instabilité chronique.
Le commandant des opérations, le lieutenant-général Johny Luboya, gouverneur militaire de l’Ituri, a immédiatement salué le professionnalisme de ses troupes. Dans un message relayé par son porte-parole, il a ordonné la poursuite sans relâche des « ennemis de la paix ». Une question se pose : jusqu’où iront les FARDC pour rétablir l’ordre dans cette région minée par l’insécurité ?
Plus frappant encore, le lieutenant Ngongo a lancé un ultimatum sans ambiguïté aux éléments de la CRP. « Le temps du pardon est encore ouvert, mais la tolérance zéro envers les ennemis de la paix demeure de rigueur », a-t-il déclaré. Les miliciens sont sommés de déposer les armes sans condition. À défaut, ils s’exposeront à une riposte implacable des forces loyalistes. Cet avertissement résonne comme une stratégie de pression psychologique avant d’éventuelles nouvelles offensives.
Les affrontements dans l’Ituri prennent-ils un tournant décisif ? L’embuscade de Nogo illustre la montée en puissance des opérations ciblées contre les groupes armés. Les FARDC semblent déterminées à démanteler les réseaux de la CRP, dont Thomas Lubanga reste la figure emblématique. La récupération d’armements lors de cette intervention suggère des renseignements terrain efficaces.
Cette opération militaire intervient dans un contexte sécuritaire volatil au cœur de la province. Les territoires de Djugu et d’Irumu restent particulièrement vulnérables aux attaques rebelles. Les populations civiles, prises en étau entre les miliciens et les forces régulières, paient le plus lourd tribut. La neutralisation de dix combattants en une seule action représente-t-elle un tournant stratégique ? Les prochains jours apporteront des éléments de réponse cruciaux.
Pour les FARDC, chaque milicien capturé constitue une mine d’informations. Les interrogatoires des cinq prisonniers pourraient révéler des détails opérationnels sur les bases arrière et les soutiens logistiques de la CRP. Cette dynamique pourrait accélérer le démantèlement de ce groupe qui terrorise l’Ituri depuis des mois.
Reste que le défi sécuritaire persiste. La topographie accidentée du territoire de Djugu offre des refuges naturels aux groupes armés. Comment les forces loyalistes comptent-elles adapter leur tactique à ce terrain complexe ? L’embuscade de Nogo démontre une approche proactive, mais suffira-t-elle à inverser durablement la tendance ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net