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Floribert Bwana Chui : Le costume en lambeaux qui déchire le silence

Dans la pénombre sacrée d’une cérémonie romaine, un objet mute en relique : le costume en lambeaux de Floribert Bwana Chui. Ce tissu déchiré, témoin muet des derniers instants du martyr congolais, devient aujourd’hui la strophe centrale d’un poème-vérité qui secoue les consciences. À travers ces vers enflammés signés Yeman, la veste maculée se transfigure en étendard poétique contre la corruption en RDC.

Comment une simple étoffe peut-elle contenir tant d’histoires et de douleurs ? Chaque déchirure raconte l’enlèvement atroce de ce fonctionnaire intègre, chaque tache évoque son supplice pour avoir refusé de laisser passer des denrées avariées. Le poème, tel un requiem moderne, donne voix à ce silence textile : « Seul témoin de sa dernière journée de travail / Seul témoin de son enlèvement ». Cette personnification du vêtement crée une métaphore vibrante de la mémoire collective congolaise.

Le texte frappe par son rythme incantatoire, martelant l’absurdité du sacrifice : « Pourquoi ??? / Pour avoir été trop droit / Trop intransigeant / Trop nationaliste ». Ces anaphores douloureuses interrogent le prix de l’honnêteté dans une fonction publique congolaise souvent minée par la vénalité. Floribert Bwana Chui, assassiné à 26 ans pour avoir bloqué l’importation de produits toxiques, incarne ce combat héroïque contre la corruption systémique.

L’auteur décrit une expérience quasi mystique devant cette relique exposée : « Il m’a hypnotisé… Avoir la grâce de me trouver à Rome ». Ce pèlerinage laïc transforme le costume en icône contemporaine, semblable à ces tissus sacrés des rituels kongo. La mention du regard de la mère endeuillée ajoute une dimension humaine déchirante à cet hommage posthume, où la fierté se mêle à l’indicible chagrin.

Quelle force réside donc dans ces lambeaux ? Le poème répond par un manifeste : « Me rappelant que le pouvoir n’est qu’un outil pour servir, protéger et défendre les plus vulnérables ». Le costume déchiré devient syllabus anti-corruption, rappelant que l’intégrité dans la fonction publique congolaise exige parfois le sacrifice ultime. Ce vêtement martyr symbolise désormais la résistance contre « le service pour s’enrichir ».

À travers ce poème, Floribert Bwana Chui transcende sa mort pour devenir archétype de l’incorruptibilité. Son « NON » retentissant contre l’empoisonnement des Congolais résonne comme un appel à la révolte des consciences. La dernière strophe scelle cette canonisation populaire : « Respect à toi / L’immortel ! ». Par la magie des mots, le costume en lambeaux achève sa métamorphose : de simple témoin muet, il devient drapeau de la renaissance éthique congolaise.

Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Eventsrdc

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Yvan Ilunga
Yvan Ilunga
Né à Lubumbashi, Yvan Ilunga est un passionné de la richesse culturelle du Congo. Expert en éducation et en musique, il vous plonge au cœur des événements culturels tout en mettant en lumière les initiatives éducatives à travers le pays. Il explore aussi la scène musicale avec une analyse fine des tendances artistiques congolaises, faisant d’Yvan une véritable référence en matière de culture.
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