Un nouvel épisode de violence a frappé le territoire de Walikale au Nord-Kivu ce dimanche 15 juin. Des éléments rebelles de l’AFC/M23 ont systématiquement incendié le village Chanjikiro, situé dans la localité de Banamulema. L’attaque s’est produite dans le groupement Kisimba, alors que les combattants opéraient un repli stratégique depuis les collines de Kasopo, près de Buhimba.
Selon des sources locales concordantes, l’incendie délibéré a été déclenché en prélude à l’abandon de la zone par les rebelles. Lavie Changwi, secrétaire administratif du groupement Kisimba, confirme que les assaillants se sont ensuite dirigés vers Mpety, localité qu’ils contrôlent désormais. Leur retrait s’est effectué sans affrontements avec les forces régulières, selon les mêmes témoignages.
L’absence de résistance n’a pourtant pas épargné les populations civiles. Le village Chanjikiro a été intégralement ravagé par les flammes, laissant les habitants sans abri. Le motif de ce départ soudain des rebelles M23, qui occupaient la zone depuis plusieurs mois, reste inconnu à ce stade. Cette situation pose avec acuité la question de la sécurité dans le Nord-Kivu où les groupes armés continuent d’imposer leur loi.
Les conséquences humanitaires s’annoncent dramatiques pour les retournés de Kisimba. Comment reconstruire lorsque tout a été réduit en cendres ? Le cadre administratif local alerte sur le sort des civils qui envisageaient un retour imminent dans leur village. « Leurs maisons ont été totalement détruites. Ils n’ont nulle part où aller », déplore Lavie Changwi, visiblement ému par le désastre.
Un appel pressant a été lancé aux autorités militaires de la région. Le secrétaire administratif réclame un déploiement urgent d’unités sécuritaires à Banamulema et dans les environs. L’objectif est double : sécuriser les agglomérations vulnérables et permettre aux déplacés de réintégrer leurs terres sans danger. La situation des retournés dans le groupement Kisimba devient un casse-tête humanitaire majeur.
L’insécurité persistante dans le territoire de Walikale illustre les défis sécuritaires auxquels fait face le Nord-Kivu. Cet incident survient alors que plusieurs localités de la région connaissent une recrudescence d’activités des groupes armés. Les rebelles M23 maintiennent une pression constante sur les populations civiles, alternant occupation et stratégie de la terre brûlée lors de leurs mouvements.
La communauté locale s’interroge : quand les forces de sécurité parviendront-elles à établir un contrôle durable sur ces zones sensibles ? Les autorités provinciales n’ont pas encore réagi officiellement à cet événement. Une enquête serait en cours pour déterminer les circonstances exactes de ce repli des rebelles et évaluer l’ampleur des dégâts matériels.
Les organisations humanitaires présentes dans la région se préparent à une nouvelle crise des retournés. La destruction méthodique des habitats civils à Chanjikiro risque d’aggraver la situation déjà précaire des déplacés du groupement Kisimba. Les besoins en abris d’urgence et en reconstruction se font criants dans cette partie du territoire de Walikale.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd