La scène politique congolaise enregistre un séisme avec la démission fracassante de Ghislain Mwanji Kayembe, président du Conseil politique national de l’Alliance pour le Changement. Ce samedi 14 juin, l’ancien bras droit de Jean-Marc Kabund a notifié son retrait immédiat du parti par une correspondance adressée à sa direction, un document dont Congo Quotidien a obtenu copie. Cette décision brutale, qualifiée de « volontaire » par l’intéressé, survient dans un contexte de crise politique aiguë en République Démocratique du Congo et jette une lumière crue sur les fractures au sein de l’opposition.
« Je vous adresse la présente pour vous faire part de ma décision de démissionner de mes fonctions […] ainsi que de mon retrait volontaire du parti », écrit Mwanji Kayembe dans une missure laconique. Si les remerciements protocolaires à ses « anciens collègues » ponctuent le texte, l’absence totale de regrets trahit une rupture définitive. Le véritable motif réside dans une phrase lourde de sous-entendus : son désir de « contribuer utilement et efficacement à l’avènement de solutions idoines » face à la « profonde crise » nationale. Un camouflet pour l’Alliance pour le Changement, implicitement accusée d’incapacité à porter des réponses structurelles aux défis congolais.
Cette démission stratégique interroge sur la cohésion réelle des formations d’opposition en RDC. L’Alliance pour le Changement perd non seulement son numéro deux officiel, mais surtout un pilier historique lié à Jean-Marc Kabund – figure tutélaire du parti. Le départ d’un tel poids lourd risque d’entraîner un effet domino parmi les cadres désillusionnés, d’autant que Mwanji Kayembe brandit l’argument du « patriotisme » pour légitimer sa défection. Son engagement à « servir autrement le pays » laisse présager soit une retraite politique, soit le ralliement à une nouvelle force – hypothèse qui agitera les couloirs de Kinshasa dans les prochains jours.
La crise politique en RDC trouve ici une illustration parfaite : peut-on encore croire en l’efficacité des partis traditionnels quand leurs leaders clés les désertent au nom de « solutions durables » ? Cette démission sonne comme un aveu d’échec collectif face à la gouvernance chaotique et aux tensions sociétales. Avec le retrait de Mwanji Kayembe, c’est tout l’échiquier de l’opposition congolaise qui pourrait se recomposer, tandis que l’Alliance pour le Changement devra gérer en urgence sa succession interne sous peine de marginalisation. L’actualité politique congolaise vient de gagner un épisode critique où chaque geste devient un calcul d’influence dans la tourmente nationale.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: mediacongo.net
