La situation sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo atteint des niveaux critiques. Volker Türk, haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, a lancé un avertissement sans précédent devant le Conseil des droits de l’homme à Genève. Sa présentation du 16 juin dresse un tableau sombre des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Des violations du droit international humanitaire ont été documentées « d’une ampleur et étendue effroyables ». Toutes les parties impliquées dans ce conflit prolongé sont pointées du doigt. Comment une telle escalade de violence a-t-elle pu se produire sous le regard de la communauté internationale ?
Le rapport préliminaire révèle un abandon systémique des civils durant les opérations militaires. Lors des combats ayant conduit à la chute de Goma, un effondrement total de la chaîne de commandement des FARDC a été observé. Des soldats congolais et des milices Wazalendo se seraient livrés à des pillages, viols et exécutions sommaires.
Le groupe rebelle M23, soutenu par le Rwanda selon les conclusions onusiennes, est accusé d’arrestations arbitraires massives. Des policiers et civils, dont des enfants, ont été capturés après la prise de localités. Des pratiques d’enrôlement forcé de soldats gouvernementaux ont été documentées. Jusqu’où iront ces méthodes qui rappellent les heures les plus sombres du conflit Est RDC ?
Un aspect particulièrement préoccupant concerne les violences sexuelles. Les équipes de terrain ont recueilli des témoignages sur l’usage « choquant » de ces pratiques par toutes les factions armées. Ces crimes surviennent dans un contexte de crise humanitaire aiguë au Sud-Kivu où les populations déplacées survivent dans des conditions précaires.
Face à ces violations droits humains RDC, la communauté internationale a réagi. La 37ème session spéciale du Conseil a approuvé en février 2025 le lancement d’une enquête approfondie. Cette mission visera spécifiquement les exactions attribuées au M23 Nord-Kivu et ses soutiens rwandais. Le rapport final de Volker Türk rapport ONU devrait fournir des éléments cruciaux pour établir les responsabilités.
La persistance des combats dans cette région stratégique continue d’alimenter un cycle de violence. Des solutions concrètes s’imposent urgemment pour protéger les civils pris au piège de cette guerre oubliée. L’absence de reddition des comptes perpétue-t-elle l’impunité dont bénéficient les auteurs de ces crimes ? La crédibilité des mécanismes internationaux de protection des droits humains se joue aujourd’hui dans les collines du Kivu.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
