Le gouvernement Suminwa a-t-il tenu ses promesses après douze mois d’exercice ? Lors de la 47e réunion du Conseil des ministres, Judith Suminwa Tuluka a présenté un bilan contrasté de son action, oscillant entre fierté des réalisations économiques et reconnaissance des défis sécuritaires persistants. Une autocélébration mesurée qui soulève autant d’interrogations qu’elle apporte de réponses.
Sur le front économique, la cheffe du gouvernement a mis en avant des « avancées notables » : stabilisation du taux de change, réduction de l’inflation et augmentation significative des réserves de change. La mesure phare reste la fixation du SMIG Congo à 14 500 FC dès mai 2025, avec une revalorisation prévue à 21 500 FC en janvier 2026. Une décision saluée comme protectrice du pouvoir d’achat, accompagnée d’une baisse des prix des produits de première nécessité et du carburant à la pompe.
Dans le secteur social, la gratuité de la maternité et la prise en charge des nouveau-nés dans le cadre de la couverture santé universelle (CSU) figurent parmi les fiertés de l’exécutif. La consolidation de la gratuité de l’enseignement primaire et la modernisation de la fonction publique complètent ce tableau, tandis que la réduction du train de vie des institutions tente d’incarner une forme de rigueur budgétaire.
Sur le plan international, le satisfecit de la sixième revue du programme avec le FMI permet au pays de mobiliser plus de 2 milliards USD. Un retour sur la scène diplomatique que Suminwa attribue à « une diplomatie agissante impulsée par le Président de la République ». La relance des travaux de Kakobola et le financement d’Inga 3 symbolisent quant à eux les ambitions énergétiques nationales.
Mais ce bilan économique flatteur masque-t-il une réalité plus sombre ? La Première ministre a elle-même reconnu que l’insécurité dans l’Est de la RDC constitue un « défi majeur » pour son gouvernement. « Résolument rangés derrière le garant de la nation, nous devons redoubler d’efforts pour mettre fin à l’insécurité sous toutes ses formes », a-t-elle déclaré, dans un aveu implicite de l’échec sécuritaire. Un constat qui résonne comme un coup de tonnerre dans le paysage politique congolais.
Dans un appel à ses ministres, Suminwa a exigé « davantage de responsabilités, de patriotisme et de loyauté » pour améliorer le bien-être des Congolais. Cet impératif de résultats s’adresse particulièrement à ce gouvernement de 54 membres, issu de l’Union sacrée de la nation, où se côtoient 30 nouvelles figures et 24 ministres reconduits ou réaffectés.
Si les indicateurs macroéconomiques semblent au vert, la persistance de l’insécurité dans les provinces orientales interroge sur l’efficacité réelle de l’action gouvernementale. Le gouvernement Suminwa parviendra-t-il à transformer ses succès financiers en stabilité concrète pour les populations ? La réponse à cette question déterminera la crédibilité de son bilan économique et social face à une nation en attente de paix durable.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd