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Kisangani en proie à la terreur : 9 lynchages en 12 jours, la justice populaire ensanglante Makiso

Kisangani, capitale de la Tshopo, est secouée par une vague de violence inédite. En l’espace de quarante-huit heures, trois jeunes ont été victimes de lynchages meurtriers dans les communes de Makiso et Mangobo. Leurs corps, brûlés publiquement, témoignent d’une justice populaire qui défie les autorités.

Tout a commencé vendredi 14 juin au quartier Matete. Un présumé voleur a été lynché en matinée. Les forces de l’ordre sont intervenues trop tard. Le corps gisait déjà dans les flammes. Les autorités judiciaires ont dû récupérer les restes calcinés sous le regard impuissant des policiers.

La même journée à 20h30, un second drame a ensanglanté Makiso. Face à l’école Nepoko, un adolescent accusé de vol de téléphone a subi le même sort. La foule, incontrôlable, l’a battu à mort avant d’embraser son corps. La police a dispersé les bourreaux avec des gaz lacrymogènes, sans parvenir à empêcher l’irréparable.

Ce samedi matin, la spirale infernale s’est poursuivie au quartier Lumbulumbu. Un troisième jeune, soupçonné de vol, a été exécuté sommairement au bloc cabine. Neuf présumés délinquants ont ainsi péri en douze jours dans un triangle macabre : Makiso, Mangobo et Kabondo. Un bilan qui interroge l’efficacité des dispositifs sécuritaires.

Dans ce contexte explosif, l’arrivée jeudi du nouveau chef de la police provincial avait suscité l’espoir. Promettant de faire de la Tshopo « un oasis de paix », ses déclarations butent déjà contre la réalité du terrain. Pendant qu’il énonçait ses priorités, des bandits armés saccageaient des habitations sur l’avenue Lowau ce samedi. La population, abandonnée à son sort, semble avoir perdu confiance en ses institutions.

Comment expliquer cette flambée de justice expéditive ? L’insécurité chronique à Kisangani nourrit un sentiment d’impunité chez les criminels et de désespoir chez les citoyens. Les commissariats saturés et la lenteur judiciaire poussent les habitants vers l’autodéfense mortifère. La violence communale à Makiso, épicentre de ces tragédies, révèle un malaise social profond.

Les autorités locales sont sous pression. Le procureur de la République a ouvert des enquêtes pour « meurtre et incinération illégale ». Des patrouilles conjointes police-armée ont été déployées dans les quartiers sensibles. Mais ces mesures suffiront-elles à juguler la colère populaire ? La recrudescence des braquages suggère une criminalité organisée qui défie les réponses sécuritaires classiques.

Cette crise met en lumière un dilemme crucial : comment restaurer la sécurité sans cautionner la barbarie ? Alors que la RDC lutte pour stabiliser l’Est, la Tshopo voit ses villes basculer dans l’auto-justice. Les spécialistes alertent sur les risques de vendettas et l’enracinement de cycles de violence. La réponse nécessitera autant de fermeté que d’actions sociales ciblées.

La situation à Kisangani reste tendue ce dimanche. Les marchés ferment plus tôt, les rues se vident à la nuit tombée. Dans les ruelles de Makiso, l’odeur de cendre plane encore. Une question obsède les habitants : qui sera la prochaine victime de cette folie collective ?

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd

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