Qui aurait parié sur un tel scénario ? Sous les projecteurs du Hard Rock Stadium, Lionel Messi a vu son tir piqué frôler la barre transversale dans les arrêts de jeu. Ce geste symbolique a scellé le sort du match d’ouverture de la Coupe du Monde des Clubs FIFA 2025 : un match nul football sans but (0-0) entre l’ogre africain Al Ahly et la star-studée Inter Miami. Une entrée en matière électrique devant 60 000 spectateurs en transe, où les deux géants se sont mesurés sans concession.
Dès le coup d’envoi, l’intensité guerrière a régné sur la pelouse. Les Rouges du Caire, bardés de trophées continentaux, ont opposé une muraille défensive à la virtuosité messienne. Marcel Koller, stratège d’Al Ahly, avait visiblement disséqué les schémas miamiens : pressing haut, marquage individuel sur le numéro 10 argentin, et transitions éclair. Résultat ? Messi, pourtant omniprésent, s’est heurté à un mur égyptien incarné par Mohamed Abdelmonem, un roc central qui a dévoré les duels.
Mais comment Inter Miami n’a-t-il pas trouvé la faille ? La réponse tient en trois lettres : HEGAZY. Le gardien d’Al Ahly a réalisé deux arrêts déments face à Messi, dont une claquette réflexe sur une frappe enroulée à l’entrée de la surface (32e). À l’autre bout, les Pharaons ont tremblé sur un corner détourné de justesse par Sergio Busquets (56e). Un équilibre parfait ? Presque. Car les coéquipiers de Percy Tau ont failli ouvrir le score sur un contre foudroyant mené par Kahraba, stoppé in extremis par Drake Callender.
Le duel tactique entre Marcel Koller et Gerardo Martino a tourné à l’échec mouillé. Tata a tenté tout l’arsenal : changement de schéma (4-3-3 puis 3-4-3), entrée de Robert Taylor puis Diego Gómez. Rien n’y fit. Les passes millimétrées de Busquets se perdaient dans le pressing agressif des Africains, tandis que Luis Suárez semblait invisible. Paradoxe : malgré 62% de possession, les Floridiens n’ont cadré aucun tir dans la dernière demi-heure !
Et Messi dans tout ça ? La Pulga a montré des éclairs de génie – un petit pont magistral devant Hamdi Fathi (68e), une talonnade aveugle pour Jordi Alba (75e) – mais sans réalisme final. Ses quatre tentatives, dont deux dans l’axe, sont parties trop haut ou trop centrées. Signe du destin ? Sa dernière tentative, dans le temps additionnel, a vibré le cadre. Le Hard Rock Stadium a retenu son souffle avant d’expirer, partagé entre frustration et soulagement.
Ce match nul ouvre-t-il la voie à une compétition imprévisible ? Les deux sélectionneurs ont salué l’engagement. « Nous avons tenu tête à une équipe de galactiques, c’est une fierté pour le football africain », a lâché Koller. Martino, plus critique : « Nous dominons mais ne matérialisons pas. En tournoi, c’est rédhibitoire. » Prochaine étape cruciale : Al Ahly affrontera le vainqueur de Boca-Benfica, tandis qu’Inter Miami devra se relancer contre le tombeur de Real Madrid ou Al Hilal.
Au-delà du score vierge, ce Al Ahly vs Inter Miami restera comme un combat de titans où les tacticiens ont pris le pas sur les artistes. Un avertissement pour les favoris : dans l’arène mondiale, les géants africains ne sont plus des figurants. Quant à Messi, sa quête du trophée manquant devra passer par plus de froideur devant le but. La route vers la gloire est encore longue…
Article Ecrit par Miché Mikito