Près de sept millions d’enfants congolais se retrouvent dans une situation de vulnérabilité sanitaire inédite, ayant manqué leurs vaccins essentiels durant la pandémie de COVID-19. Face à cette urgence, un programme de rattrapage vaccinal historique a été lancé en 2024 par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en partenariat avec le gouvernement congolais. Cette opération, qui s’étendra jusqu’en décembre 2025, représente un effort colossal pour reconstruire l’immunité collective mise à mal par les perturbations sanitaires récentes.
Le Dr Franck Mboussou, chef d’équipe vaccination de l’OMS en RDC, alerte sur les risques encourus : “Ces enfants âgés de 2 à 5 ans ont dépassé l’âge recommandé pour les vaccinations de base. Sans protection, ils restent exposés à des maladies graves comme la diphtérie, la coqueluche, le tétanos, la poliomyélite ou la rougeole”. Ces pathologies, que beaucoup croyaient contrôlées, pourraient connaître une résurgence dramatique sans cette intervention rapide. Saviez-vous qu’un seul enfant non vacciné peut mettre en danger toute une communauté ?
Concrètement, des équipes mobiles parcourent actuellement les 26 provinces du pays avec des stocks supplémentaires de vaccins. Leur mission : identifier ces enfants « invisibles » du système de santé. Le processus de vaccination post-COVID repose sur un dépistage minutieux : vérification des carnets de santé ou, lorsqu’ils sont inexistants, entretiens détaillés avec les parents pour reconstituer l’historique vaccinal. Chaque enfant reçoit ensuite un protocole personnalisé pour combler les lacunes immunitaires.
L’analogie est frappante : comme un mur de briques dont certaines pierres manqueraient, la couverture vaccinale nationale présente désormais des brèches dangereuses. Le rattrapage vaccinal en RDC vise précisément à rebâtir cette muraille protectrice. Grâce à un approvisionnement exceptionnel en sérums, les agents de santé peuvent administrer jusqu’à cinq vaccins simultanés lors d’une même visite, réduisant ainsi les délais de protection.
Les autorités lancent un appel pressant aux familles : “Présentez vos enfants dès que les équipes sanitaires passent dans votre communauté”, insiste le Dr Mboussou. Dans un pays où seulement 35% des enfants recevaient tous les vaccins recommandés avant la pandémie, ce rattrapage constitue une course contre la montre. Chaque semaine de retard augmente l’exposition à des épidémies dévastatrices dans un système de santé déjà fragile.
Cette opération illustre un défi plus large de santé infantile en RDC où près d’un enfant sur cinq ne reçoit toujours pas les vaccinations de base. L’OMS rappelle que la vaccination reste l’intervention sanitaire la plus rentable, évitant selon les estimations 2 à 3 millions de décès annuels dans le monde. Alors que le programme entre dans sa phase active, son succès repose sur une alliance entre les acteurs internationaux, les autorités sanitaires et surtout, la mobilisation des communautés locales.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
