Saviez-vous qu’en République Démocratique du Congo, chaque goutte de sang donné bénévolement représente un véritable cordon ombilical entre la vie et la mort ? Les chiffres dévoilés par le Programme national de transfusion sanguine (PNTS) à l’occasion de la Journée mondiale du don de sang dessinent un paysage contrasté : si le taux de dons bénévoles est passé de 11% en 2000 à 36% en 2024, cette progression de 25% en 24 ans reste insuffisante face aux besoins croissants. Une réalité qui interpelle sur les progrès transfusion sanguine dans le pays.
Le Dr Paul Kabamba, directeur adjoint du PNTS, souligne avec gravité : « Le besoin est immense par rapport à cette denrée qu’est le sang ». Malgré les efforts, la RDC peine à franchir le cap des 50% de dons bénévoles, loin des 80% exigés par l’Organisation mondiale de la Santé. Imaginez : près de deux tiers des réserves sanguines congolaises proviennent encore de donneurs familiaux ou rémunérés, créant une vulnérabilité systémique dans les hôpitaux.
Quels obstacles expliquent ce déficit persistant du taux dons bénévoles Congo ? Trois défis majeurs se dressent comme des montagnes. D’abord, le déficit criant d’infrastructures pour la conservation et la gestion des produits sanguins – comment maintenir la chaîne du froid dans des régions où l’électricité reste un luxe ? Ensuite, les difficultés logistiques liées à la taille continentale du pays et à l’état précaire des réseaux routiers. Transporter une poche de sang de Kinshasa à Kisangani relève parfois du parcours du combattant. Enfin, la sensibilisation du public reste le maillon faible : trop de Congolais ignorent encore que donner son sang sauve directement trois vies.
Face à ces défis PNTS RDC, des stratégies se mettent en place. Le ministère de la Santé et ses partenaires intensifient les campagnes de sensibilisation, notamment lors de la Journée mondiale don de sang. Des unités mobiles de collecte commencent à sillonner les universités et entreprises, tandis que des projets d’amélioration des centres de transfusion voient le jour. Mais comme le sang ne se fabrique pas en laboratoire, chaque citoyen détient une partie de la solution. Donner 450 ml de sang prend moins de temps qu’un épisode de feuilleton, mais son impact dure toute une vie.
La route vers l’autosuffisance sanguine reste longue, mais chaque progression de 1% représente des milliers de vies sauvées. Alors que les maternités et centres de traumatologie crient famine, la mobilisation collective devient urgente. Et si votre prochain geste citoyen consistait simplement à tendre le bras ? Car derrière chaque poche de sang, il y a une mère qui survit à l’accouchement, un enfant échappant à l’anémie palustre, ou un accidenté reprenant espoir.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net