« En dix minutes, ma cour est devenue un lac. Puis j’ai entendu ce craquement terrible… » La voix de Marc, habitant de Kisenso, tremble encore. Ce samedi 14 juin, une pluie torrentielle Kinshasa a transformé des rues en rivières furieuses, défiant la saison sèche habituelle. Un phénomène climatique inquiétant qui a laissé derrière lui un paysage de désolation dans plusieurs communes de la capitale congolaise.
À Kisenso, épicentre de la catastrophe, quatre maisons se sont littéralement dissoutes sous la force des eaux. « C’est un miracle qu’il n’y ait pas de morts », soupire Godé Atswel, bourgmestre de la commune. Pourtant, des familles entières se retrouvent sans toit, leurs biens emportés par ce déluge inattendu. Les inondations Kisenso ont coupé des axes vitaux, isolant des quartiers entiers.
Mais pourquoi cette répétition tragique ? Kinshasa vit son quatrième épisode d’inondations majeures depuis avril. À Limete, le quartier Ndanu ressemble à un champ de bataille aquatique. « L’eau a tout ravagé : meubles, vivres, même les cahiers des enfants », se désole Julienne, mère de trois enfants. Les dégâts pluie Limete illustrent l’impuissance face à ces colères célestes de plus en plus fréquentes.
Plus au sud, à Mont-Ngafula, un autre fléau s’accélère : les ravines creusent leurs griffes dans la terre ocre. Les érosion Mont-Ngafula ont progressé dangereusement, avalant des habitations sur leur passage. Des familles regardent, impuissantes, le sol se dérober sous leurs pieds. Jusqu’où ira cette lente agonie des collines kinoises ?
Face à l’urgence, l’autorité municipale tonne. « J’ordonne à la police d’arrêter tout récalcitrant ! », martèle le bourgmestre Atswel. Son ultimatum est clair : respecter les normes construction Kinshasa et creuser des drains parcellaires, sous peine de sanctions. Un appel pressant alors que des constructions anarchiques grignotent les zones inondables. Mais ces mesures suffiront-elles contre la puissance des éléments ?
Cette catastrophe pose des questions brûlantes sur l’urbanisation sauvage et la vulnérabilité climatique de Kinshasa. Les normes de construction sont régulièrement bafouées, les réseaux d’évacuation saturés. Pendant ce temps, des milliers de Kinois vivent dans l’angoisse de la prochaine averse. Quand la nature rappelle sa loi, le prix de l’impréparation se compte en vies bouleversées et en espoirs engloutis.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net