Kinshasa étouffée sous des eaux rebelles en plein mois de juin ! Ce qui n’était jadis qu’un phénomène décennal frappe désormais la capitale congolaise chaque année, signe implacable du dérèglement climatique en RDC. La récente averse surprise, tombée en cette période présumée sèche, n’est que la partie émergée d’une crise écologique profonde qui transforme les saisons en calendrier chaotique.
Le professeur Kabasele Yenga Yenga, vigie climatique à l’Observatoire spatial, sonne l’alarme : “Nous sommes toujours en saison des pluies, décalée jusqu’au 15 juin. Voilà la nouvelle réalité climatique”. Un constat glaçant quand on sait que ces perturbations annoncent des inondations annuelles au Congo plus dévastatrices. Les chiffres donnent le vertige : d’une décennie entre deux catastrophes dans les années 1990, nous sommes passés à un rythme infernal de crues annuelles depuis 2020.
Quelles conséquences ? Les pics de novembre-décembre et mars-avril-mai s’allongent désormais jusqu’en juin, du jamais-vu dans les annales météorologiques congolaises. Les sols saturés, les berges du fleuve Congo fragilisées, les canalisations obsolètes de Kinshasa : autant de bombes à retardement hydriques. Les Géorisques gouvernement doivent devenir la colonne vertébrale de notre résilience nationale. Jusqu’à quand Kinshasa pourra-t-elle résister à ces assauts répétés ?
Cette saison des pluies à Kinshasa prolongée n’est pas un accident météorologique. C’est le symptôme d’un bouleversement systémique qui exige une refonte totale de notre gestion des risques. Le professeur Yenga insiste : “L’adaptation aux changements climatiques en RDC n’est plus optionnelle. Elle doit s’incarner dans des programmes concrets anticipant crises médicales et urgences humanitaires”. Les ressources logistiques – pompes, abris d’urgence, systèmes d’alerte précoce – doivent être déployées dès maintenant.
Urgence absolue. Alors que les pluies s’acharnent hors saison, transformant les artères de la capitale en torrents boueux, l’inaction devient criminelle. La nature nous lance un ultimatum : intégrer les Géorisques gouvernement dans l’ADN des politiques publiques ou subir des catastrophes annuelles amplifiées. L’adaptation aux changements climatiques en RDC n’attend plus. Elle exige des budgets dédiés, une coordination interministérielle et surtout, une reconnaissance officielle de l’état d’urgence écologique permanent. Le temps des diagnostics est révolu. Place à l’action, avant que les eaux ne dictent leur loi.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: radiookapi.net