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Ituri : l’aquaculture de la MONUSCO offre une porte de sortie aux ex-miliciens de Tchomia

Des chants traditionnels résonnent sur les rives du lac Albert tandis que d’anciens combattants, filets abandonnés, apprivoisent désormais des cages flottantes. À Tchomia, territoire de Djugu en Ituri, une cérémonie haute en couleurs a marqué jeudi la remise d’un projet aquaculture MONUSCO destiné à plus de 100 ex-miliciens. Un investissement de 100 000 USD qui transforme des instruments de guerre en outils de paix.

« Ce n’est plus par les kalachnikovs mais par les tilapias que nous nourrirons nos familles désormais », confie l’un des bénéficiaires sous couvert d’anonymat. Les cages flottantes installées à 62 km au sud de Bunia symbolisent un virage radical pour ces hommes jadis englués dans les violences communautaires. La première production piscicole est attendue sur les marchés locaux d’ici deux mois, une alternative vitale face à la raréfaction alarmante des poissons dans le lac Albert.

L’administrateur du territoire de Djugu salue cette initiative cruciale : « Chaque poisson élevé ici représente une balle qui ne sera pas tirée. » Le projet s’inscrit dans une stratégie plus large de réduction conflits Djugu, où près de 70% des jeunes étaient considérés comme « à risque » de rejoindre les milices selon une récente étude locale. L’élevage poisson Tchomia devient ainsi un laboratoire de la réinsertion ex-miliciens RDC, combinant formation technique et accompagnement psychosocial.

Mais derrière l’optimisme des danses traditionnelles présentées lors de l’inauguration, des défis persistent. Comment garantir la durabilité économique face aux fluctuations du marché ? Les cages flottantes résisteront-elles aux caprices du lac ? Et surtout, ce modèle peut-il être répliqué dans d’autres foyers de tension en Ituri où les violences communautaire Ituri ont déjà fait des milliers de déplacés ?

La MONUSCO mise sur l’effet boule de neige : « Quand un ex-combattant nourrit son quartier plutôt que de le terroriser, il devient le meilleur ambassadeur de la paix », explique un coordinateur du projet. Pour ces hommes en reconversion, l’enjeu dépasse la simple survie économique. Il s’agit de reconstruire une identité sociale brisée par des années de conflit, où la valeur d’un homme se mesure désormais à sa capacité à cultiver la vie plutôt qu’à la détruire.

Alors que le soleil se reflète sur les cages immergées, une question subsiste : l’aquaculture suffira-t-elle à colmater les fractures d’une région meurtrie ? Si le projet offre une alternative tangible à la kalachnikov, la vraie victoire sera d’inscrire cette trêve fragile dans la durée. Car à Tchomia comme ailleurs en Ituri, la faim de dignité est aussi pressante que celle de pain.

Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net

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Chloé Kasong
Chloé Kasong
Issue de Kinshasa, Chloé Kasong est une analyste rigoureuse des enjeux politiques et sociaux de la RDC. Spécialisée dans la couverture des élections, elle décortique pour vous l’actualité politique avec impartialité, tout en explorant les mouvements sociaux qui façonnent la société congolaise. Sa précision et son engagement font d'elle une voix incontournable sur les grandes questions sociétales.
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