Une lueur d’espoir se profile dans la lutte contre la variole du singe au cœur du Haut-Uélé. La zone de santé rurale de Watsa, devenue l’épicentre de l’épidémie avec plus de dix cas confirmés ces deux derniers mois, a entamé dimanche 8 juin une campagne vaccinale décisive. Grâce à un apport substantiel de vaccins, cette initiative cruciale bénéficie du soutien inédit de la société minière Kibali, acteur économique clé de la région.
Comment contenir cette maladie aux symptômes inquiétants – fièvre, éruptions cutanées douloureuses et ganglions enflés ? La stratégie cible d’abord les professionnels en première ligne. Employés de la mine Kibali et personnels soignants, notamment les infirmiers, reçoivent prioritairement la précieuse injection. Une approche logique quand on sait que ces travailleurs constituent à la fois un rempart contre la propagation et un groupe vulnérable par leur exposition.
Le docteur Marie Germain Tasile, coordonnant l’opération, souligne cette synergie exceptionnelle : « Cette riposte illustre comment partenariat public-privé peut sauver des vies. Les autorités sanitaires nationales et Kibali ont uni leurs efforts face à l’urgence ». Des sites de vaccination stratégiques sont opérationnels, notamment aux centres hospitaliers de Durba (Marbourg) et Kibali, au plus près de la cité minière où se concentrent les activités.
La variole du singe, bien que moins mortelle que sa cousine historique, n’en demeure pas moins préoccupante. Sa transmission par contact étroit ou matériel contaminé exige une vigilance accrue en milieu communautaire. Rappelons qu’en l’absence de traitement spécifique, la vaccination préventive reste l’arme la plus efficace pour briser les chaînes de contamination.
Quels défis restent à surmonter ? La campagne doit maintenant s’étendre au-delà des cibles prioritaires. Des équipes mobiles pourraient être déployées dans les villages reculés du Haut-Uélé, où l’accès aux soins limite souvent la prévention. La logistique du maintien de la chaîne du froid pour les vaccins, en zone rurale peu électrifiée, constitue un autre front critique.
Un appel pressant est lancé aux habitants : « Saisissez cette opportunité de protection », insiste le docteur Tasile. Se faire vacciner, c’est contribuer à circonscrire l’épidémie de variole du singe qui menace la stabilité sanitaire de la région. Alors que Watsa montre la voie, cette collaboration entre santé publique et acteur minier pourrait inspirer d’autres territoires congolais confrontés à des défis épidémiologiques similaires. La prochaine phase déterminante ? Atteindre une couverture vaccinale suffisante pour créer une immunité collective salvatrice.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd
