Le commandement des opérations militaires « Ngemba » a lancé un appel pressant ce mercredi 11 juin. Face à la recrudescence des enlèvements dans l’axe Bagata-Kwamouth, les Forces armées de la RDC exigent une collaboration immédiate des populations locales. Cet ultimatum survient après le meurtre barbare d’un père de sept enfants, dernière victime en date de la milice Mobondo.
Le drame s’est déroulé à Bibonga, village du territoire de Kwamouth, où les assaillants ont opéré avec une brutalité calculée. Enlevé le 8 juin dernier, le corps sans vie de la victime a été découvert deux jours plus tard par une patrouille des FARDC. Les miliciens ont systématiquement détruit son champ de culture, plongeant sa famille dans une détresse insoutenable. Jusqu’où ira cette spirale de violence dans le Mai-Ndombe ?
Le capitaine Antony Mualushayi, porte-parole des opérations, ne cache pas l’urgence : « C’est le énième cas qui vient de se produire. Le commandement a pris cette affaire à cœur avec un déploiement immédiat de services spécialisés ». L’enquête vise à identifier et neutraliser les auteurs de ces crimes répétés. Mais les FARDC soulignent que leur action reste vaine sans l’implication des communautés.
L’appel à la collaboration population-FARDC prend une dimension vitale. Le capitaine Mualushayi insiste : « Il faut signaler toute présence suspecte et dénoncer les éléments Mobondo infiltrés ». Cet impératif stratégique pourrait briser le réseau de renseignement de la milice. Les populations sont sommées de rompre l’omerta face aux mouvements inhabituels observés dans les zones rurales.
Les chiffres rappellent l’ampleur du fléau. Depuis 2022, les exactions de Mobondo ont causé plus de 1 000 morts. Enlèvements, viols et mutilations s’inscrivent dans une tactique de terreur systématique. L’opération Ngemba, malgré ses moyens déployés, peine à endiguer ces violences qui déstabilisent durablement la région.
Les derniers événements confirment une intensification des attaques. Après la destruction des récoltes à Bibonga, des sources sécuritaires redoutent une crise alimentaire aggravée. Les miliciens exploitent méthodiquement la vulnérabilité économique des villages. Cette stratégie de terreur économique s’ajoute aux violences physiques pour asphyxier les communautés.
Les FARDC maintiennent des patrouilles renforcées sur l’ensemble de l’axe critique. Des unités mobiles traquent les groupes armés dans les maquis environnants. Mais la topographie du territoire, couvert de forêts denses et de cours d’eau, complique considérablement les manœuvres. La collaboration civile devient dès lors le multiplicateur de force indispensable.
Quelles mesures concrètes attendent les habitants ? Tout mouvement suspect doit être immédiatement signalé aux postes militaires avancés. Les FARDC promettent une réaction rapide et discrète sur chaque information vérifiée. Cette synergie population-armée a déjà permis des arrestations ciblées lors d’opérations précédentes.
Le drame de Bibonga résonne comme un sinistre rappel. Alors que les opérations de sécurisation progressent, la milice Mobondo adapte ses méthodes. Les enlèvements express visent désormais des civils isolés plutôt que des groupes. Cette mutation tactique exige une vigilance accrue dans les hameaux les plus reculés du Kwamouth.
La pression internationale monte tandis que le bilan humain s’alourdit. Des observateurs onusiens documentent quotidiennement les violations des droits humains. Les survivants décrivent des scènes de torture et des demandes de rançon exorbitantes. L’opération Ngemba représente désormais un test crucial pour la crédibilité sécuritaire de la RDC.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net