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Bintou Keita à Goma sous contrôle M23 : La cheffe Monusco en terrain miné

La cheffe de la Mission des Nations Unies en RDC (Monusco), Bintou Keita, a posé le pied mercredi 11 juin 2025 dans une Goma méconnaissable, transformée en fief des rebelles de l’AFC-M23. Selon des sources onusiennes concordantes, sa venue dans le chef-lieu du Nord-Kivu s’inscrit dans un agenda chargé, incluant une descente périlleuse auprès des troupes onusiennes déployées dans les zones sous contrôle insurgé. Cette visite, à haut risque symbolique et sécuritaire, intervient dans un contexte où la mission ONU RDC peine à contenir l’escalade violente qui déchire l’Est du pays depuis plus de deux décennies.

Le déplacement de Mme Keita revêt une dimension stratégique incontestable. L’AFC-M23, dont l’emprise s’étend désormais sur de larges portions du Nord-Kivu, représente un défi majeur pour la stabilisation régionale. La cheffe de la Monusco devrait évaluer l’efficacité opérationnelle des contingents onusiens face à cette rébellion structurée. Mais au-delà du simple audit militaire, cette incursion en territoire hostile pourrait-elle jeter les bases d’une médiation discrète ? Les observateurs s’interrogent sur la possibilité d’un dialogue officieux, alors que les pourparlers de paix patinent depuis des mois.

Cette démarche fait écho à la visite controversée de l’ancien président Joseph Kabila, survenue quelques jours plus tôt dans la même ville occupée. Si les objectifs des deux personnalités divergent – l’un agissant en acteur politique, l’autre en représentante diplomatique – leur présence successive à Goma souligne l’urgence du conflit Est-RDC. Elle révèle aussi une réalité troublante : la légitimité de facto que confère le contrôle territorial aux groupes armés, face à un État congolais en retrait.

Le timing de cette mission n’est pas anodin. Alors que le mandat de la Monusco fait l’objet de vives critiques locales et que son retrait progressif est envisagé, Bintou Keita tente visiblement de réaffirmer l’engagement onusien. Mais sur le terrain, les défis restent immenses : protection des civils pris entre deux feux, coordination avec les FARDC, et pression internationale pour des solutions durables. La crédibilité de la mission ONU RDC se joue en partie dans cette visite Goma, épicentre d’une crise humanitaire qui a déjà déplacé des millions de personnes.

Les réactions à ce déplacement s’annoncent contrastées. Certains acteurs locaux y verront une reconnaissance dangereuse de l’autorité rebelle, tandis que d’autres espèrent un pas vers la désescalade. Dans les couloirs des Nations Unies, on mise sur le prestige de Mme Keita pour relancer des négociations au point mort. Reste une question cruciale : cette initiative parviendra-t-elle à infléchir la dynamique guerrière qui ensanglante le Kivu, ou ne sera-t-elle qu’un symbole éphémère dans un conflit sans fin ? La réponse se niche peut-être dans les prochains mouvements de l’AFC-M23 Nord-Kivu, dont la réaction à cette visite sera scrutée comme un indicateur clé.

À l’heure où la communauté internationale semble impuissante face à l’enlisement du conflit, l’action de la cheffe de la Monusco pourrait ouvrir – ou fermer – des portes décisives. Son bilan conditionnera non seulement l’avenir de la présence onusienne en RDC, mais aussi les perspectives de paix pour des populations exténuées par des décennies de violences. Un équilibre fragile entre diplomatie et réalité guerrière, dans une région où chaque geste politique se mue en pari sur l’avenir.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: mediacongo.net

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