Une onde de terreur a frappé Banango samedi 7 juin. Au moins 35 civils ont été froidement exécutés par des rebelles présumés des Forces démocratiques alliées (ADF). Cette localité, située à 200 km de Lubero-centre dans le Nord-Kivu, devient le théâtre du dernier massacre en date dans cette région minée par l’insécurité.
Selon des sources administratives et de la société civile, l’attaque survient en représailles à une récente offensive des FARDC. Les militaires avaient délogé les assaillants de la colline stratégique d’Ekenye. En fuite, les rebelles se sont rabattus sur deux sites miniers vulnérables : Angola 1 et Angola 2, dans le groupement de Bapukara.
Le chef du secteur de Bapere, Macaire Sivikunulwa, confirme l’horreur : « Ils ont assiégé les camps miniers. Un massacre a été commis avec un bilan provisoire de 35 à 36 morts. Certaines victimes ont été emportées par les assaillants, d’autres se sont noyées en tentant de traverser la rivière Lubero ».
L’isolement de la zone complique terriblement la vérification des faits. L’absence totale de réseau téléphonique empêche toute communication fiable. Des craintes sérieuses persistent sur un bilan définitif plus lourd. Plusieurs civils sont toujours portés disparus, leurs proches plongés dans l’angoisse.
Face à cette violence extrême, des centaines d’habitants ont fui en urgence. Ils cherchent désespérément refuge dans des zones jugées moins exposées aux attaques des rebelles. Les opérations militaires se concentrent actuellement sur deux axes : la recherche des corps des victimes et la localisation des disparus. La sécurité RDC reste un défi majeur dans ce territoire en proie aux groupes armés.
Cette nouvelle attaque ADF Banango soulève des questions brûlantes. Pourquoi les civils paient-ils toujours le prix fort dans ce conflit ? Comment briser ce cycle infernal où chaque avancée militaire provoque des représailles sanglantes contre les populations ? Les sites miniers artisanaux, vitaux pour l’économie locale, se transforment en pièges mortels sous la menace des rebelles Nord-Kivu.
Le drame de Banango s’inscrit dans une série noire de massacres au Lubero. Il rappelle cruellement la vulnérabilité des communautés rurales face à la barbarie des groupes insurgés. Les civils tués RDC se comptent désormais par milliers dans cette interminable crise sécuritaire. Les autorités promettent une enquête approfondie, mais sur le terrain, la peur et le deuil dominent.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net