Des inondations meurtrières aux glissements de terrain dévastateurs, les eaux du bassin du Congo, malmenées, se vengent. Alors que s’ouvre à Kinshasa la deuxième édition du Forum Bassin Congo, un constat glaçant s’impose : le poumon vert de l’Afrique saigne, et ses artères aquatiques s’asphyxient. Sous le thème « Libérer les ressources en eau des forêts du Bassin du Congo », cette rencontre cruciale orchestrée par le CRREBaC (Centre des recherches des ressources en eau des forêts du Bassin du Congo) sonne comme un ultime avertissement.
Benjamin Toirambe, secrétaire général au ministère de l’Environnement, a lancé un cri d’alarme lors de la cérémonie d’ouverture : « L’eau, si précieuse, peut se muer en bourreau ». Son discours a mis en lumière l’urgence d’une gouvernance hydrique révolutionnaire en RDC. Les récentes catastrophes naturelles, véritables coups de poignard climatiques, ont emporté des vies humaines. Une gestion ressources eau RDC défaillante expose des millions de Congolais à un péril quotidien.
Mais pourquoi ce bassin, deuxième réservoir forestier mondial, est-il au bord de l’implosion ? La réponse fuse : déforestation anarchique, exploitation minière polluante, et politiques publiques inadaptées ont transformé ce joyau écologique en victime. Les conséquences ? Un cycle infernal où le changement climatique Congo amplifie sécheresses et inondations, menaçant la sécurité alimentaire et la biodiversité. Les métaphores sont fortes, mais la réalité l’est davantage : le bassin suffoque, et avec lui, l’équilibre climatique planétaire.
Face à ce scénario catastrophe, le Forum Bassin Congo se veut laboratoire de solutions. Toirambe a annoncé l’élaboration imminente d’un cadre juridique musclé. L’objectif ? Faire de la RDC un « pays-solution », où la gestion durable des eaux deviendrait rempart contre le réchauffement global. Le CRREBaC mise sur une collaboration régionale sans précédent. Car protéger les rivières et nappes phréatiques, c’est préserver l’immense puits de carbone que représentent les forêts humides.
Les experts présents jusqu’au 13 juin planchent sur un paradoxe vital : comment libérer le potentiel hydrique sans l’épuiser ? La gouvernance hydrique exige des mesures radicales : surveillance accrue des industries extractives, implication des communautés locales, et financements innovants. Le bassin du Congo, trésor bleu-vert, pourrait alors passer du statut de victime à celui de sauveur climatique.
La question brûle les lèvres : la RDC saisira-t-elle cette chance historique ? L’heure n’est plus aux diagnostics, mais à l’action. Chaque jour perdu aggrave la fracture écologique. Ce forum doit être le déclic qui transforme les discours en digues contre le chaos. Le monde regarde Kinshasa : le sort du deuxième poumon de la Terre se joue ici, entre urgence et espoir.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: radiookapi.net