Vingt agents pénitentiaires, dont quatre femmes, de la prison urbaine de Kangbwayi à Beni ont achevé mardi 10 juin une formation cruciale sur la prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violent. Cette initiative pilotée par la MONUSCO intervient dans un contexte sécuritaire explosif au Nord-Kivu.
Les participants ont été formés à l’identification des signaux de radicalisation, aux protocoles de gestion des détenus à haut risque et au strict respect des droits humains. Comment contenir la propagation des idéologies meurtrières dans un environnement carcéral saturé ? La question est vitale pour cette région en proie aux violences des groupes armés.
Le directeur de l’établissement, Tsongo Makelele, a sonné l’alarme : Des détenus radicalisés adoptant les pratiques terroristes constituent un danger immédiat pour la sécurité de la prison
. Ses déclarations soulignent l’urgence de cette formation des agents pénitentiaires à Beni, établissement qui héberge de nombreux membres des Forces Démocratiques Alliées (ADF).
La situation est aggravée par des infrastructures inadaptées. L’impossibilité de séparer les prisonniers selon la gravité de leurs crimes facilite la contagion idéologique. Cette carence transforme les lieux de détention en incubateurs potentiels de l’extrémisme violent, menaçant directement la sécurité de l’établissement pénitentiaire du Nord-Kivu.
L’action de la MONUSCO en milieu carcéral s’inscrit dans une stratégie plus large de renforcement des capacités locales face aux défis sécuritaires. La prévention de la radicalisation en prison RDC devient un axe prioritaire alors que les arrestations de combattants ADF s’intensifient. Les détenus issus de groupes armés représentent désormais une fraction critique de la population carcérale régionale.
Cette session de formation pourrait-elle prévenir de futures infiltrations terroristes ? Les bonnes pratiques enseignées – surveillance comportementale, isolement ciblé, dialogue préventif – visent à désamorcer les foyers de tension. La MONUSCO mise sur la professionnalisation du personnel pour contrer l’embrigadement au sein des murs.
Le défi reste colossal dans une province où les prisons surpeuplées peinent à appliquer les standards internationaux. La sécurisation durable des établissements nécessitera des investissements structurels urgents complétant ces formations. La stabilisation du Nord-Kivu passe aussi par la maîtrise des dynamiques carcérales.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net