Plus de 15 000 civils font face à un drame humanitaire aigu dans le territoire de Walikale au Nord-Kivu. Depuis plus d’une semaine, les localités de Buleusa, Katrisa, Bushimba, Kilambo, Kibati et Kiteku subissent une pénurie d’eau totale. Cette situation catastrophique découle directement des combats opposant les rebelles du M23 aux combattants Wazalendo.
Le système de captage et le réseau de distribution d’eau ont été détruits lors d’affrontements violents sur la colline stratégique de Mulema. Cette infrastructure vitale, située près de la source principale, a été rendue inopérante par les tirs et mouvements de troupes. Les équipes techniques se heurtent à un mur infranchissable : l’intensification des combats depuis sept jours interdit tout accès à la zone. Comment réparer ce qui ne peut même pas être évalué ?
Privées d’eau potable, les familles n’ont d’autre choix que de se tourner vers des sources non traitées. Des mares boueuses et des cours d’eau contaminés deviennent l’unique recours. Cette pratique expose immédiatement la population à des risques sanitaires majeurs. Le spectre du choléra, de la typhoïde et autres maladies hydriques plane sur Walikale. Une crise sanitaire menace de se déclarer dans cette région déjà fragilisée.
Les structures médicales locales, paralysées par cette pénurie d’eau, ne parviennent plus à assurer les soins de base. Le manque d’hygiène compromet les interventions des rares personnels sanitaires présents. Face à cette urgence, responsables de santé et acteurs de la société civile lancent un cri d’alarme. Leur appel pressant exige une intervention immédiate pour rétablir l’accès à l’eau. Sans une action rapide, combien de temps avant la première épidémie ?
Cette destruction du système d’eau en RDC illustre l’impact collatéral dévastateur des conflits armés sur les civils. Alors que les combats entre M23 et Wazalendo se poursuivent sans répit, la population est prise en étau. La réhabilitation des infrastructures reste impossible tant que les hostilités perdurent. Une course contre la montre s’engage désormais pour éviter une catastrophe humanitaire irréversible à Walikale.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net