Une révolution sanitaire se prépare en République Démocratique du Congo ! Le Président Félix-Antoine Tshisekedi a dévoilé ce mardi 10 juin à Kolwezi, lors de la XIIᵉ Conférence des gouverneurs, la mise en œuvre progressive d’une assurance maladie obligatoire. Cette réforme santé historique vise à transformer radicalement l’accès aux soins pour des millions de Congolais.
Concrètement, comment fonctionnera ce système ? Après un dialogue social inclusif au Conseil national du travail, des modalités de cotisation équitables ont été établies : 2% à la charge des employeurs et seulement 0,5% pour les travailleurs. Une approche pragmatique qui soulève une question essentielle : cette contribution modeste pourrait-elle enfin briser le cercle vicieux de la précarité médicale ?
Dans une logique de justice sociale, les militaires, policiers et agents de l’État seront les premiers bénéficiaires. Le Président Tshisekedi l’a clairement affirmé : « C’est un acte de reconnaissance envers ceux qui protègent notre pays ». Cette priorisation stratégique répond à un double objectif : sécuriser ceux qui assurent notre sécurité tout en réduisant la dépendance à l’aide internationale.
Cette annonce s’inscrit dans le prolongement des succès de la Couverture Santé Universelle (CSU), particulièrement la gratuité des soins de maternité instaurée depuis 2023. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 2 millions d’accouchements pris en charge, 30 000 nouveau-nés sauvés, et 257 zones de santé mobilisées. Imaginez l’impact : des milliers de femmes libérées de la honte de la séquestration postpartum pour dettes médicales !
Pourtant, le chemin reste semé d’embûches. Le système de santé congolais porte encore les stigmates de décennies de crises : infrastructures défaillantes, pénurie de personnel qualifié, épidémies récurrentes (choléra, paludisme, VIH), et des taux de mortalité materno-infantile parmi les plus élevés au monde. Dans ce contexte, l’assurance maladie obligatoire représente-t-elle la clé de voûte tant attendue ?
Le Président en est convaincu : « La santé n’est pas seulement un droit, mais le socle de la cohésion nationale et du développement durable ». Cette réforme ambitieuse, qu’il pilote personnellement depuis 2021, entend mobiliser des ressources domestiques pour créer un filet de protection financière pour les ménages. Une attention particulière sera portée aux populations indigentes, véritable test de l’équité du système.
Reste maintenant le défi de l’implémentation. Les comités provinciaux de la CSU devront accélérer le déploiement des infrastructures et la formation du personnel. Comme un arbre qui puise sa force dans ses racines, cette assurance maladie obligatoire devra s’enraciner dans chaque territoire pour porter ses fruits. Une chose est sûre : si cette réforme aboutit, elle marquera un tournant décisif dans l’histoire sanitaire de la RDC, transformant enfin le droit à la santé en réalité tangible pour tous.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net