Un calme fragile règne depuis lundi après-midi à Nyamilima, localité stratégique du territoire de Rutshuru au Nord-Kivu. Cette accalmie fait suite à de violents affrontements ayant opposé pendant plus de trois heures les combattants de l’AFC-M23 aux éléments de la coalition FDLR-wazalendo. Des détonations d’armes lourdes ont retenti dans cette agglomération située à 40 km de Kiwanja, semant la panique parmi les populations civiles.
Selon des sources locales jointes par CongoQuotidien, les combats ont débuté vers 9 heures locales par une infiltration des Wazalendo dans la cité de Nyamilima. Des échanges de tirs nourris ont persisté jusqu’à 11h30, contraignant les habitants à se terrer dans leurs habitations. Les éléments de l’AFC-M23 ont finalement repoussé les assaillants vers la forêt voisine, rétablissant une situation sécuritaire précaire en milieu de journée.
Le bilan humain de ces affrontements récurrents dans le groupement de Binza s’est tragiquement alourdi avec la mort d’une jeune civile. Une fillette de 13 ans a été touchée mortellement par une balle perdue à son domicile. Des sources médicales de la zone ont confirmé ce décès, soulignant la vulnérabilité des populations prises au piège de ces conflits armés répétés.
“Les assaillants se sont retranchés dans le parc après leur repli, poursuivis par les rebelles de l’AFC-M23”, a indiqué un agent de santé sous couvert d’anonymat. Cette incursion s’inscrit dans une série de tentatives de la coalition FDLR et Mai-Mai de reprendre le contrôle de Nyamilima, position clé dans les luttes d’influence qui déchirent le Nord-Kivu.
Ces violences surviennent dans un contexte diplomatique tendu. Les négociations entre la RDC et le Rwanda, sous médiation qatarie à Doha, évoluent au ralenti. La médiation a demandé aux délégations des deux pays de consulter leurs hiérarchies respectives pour tenter de concilier des positions antagonistes, laissant les populations du Rutshuru dans l’attente d’une résolution pacifique.
La reprise des hostilités à Nyamilima soulève des interrogations pressantes sur l’efficacité des processus de paix en cours. Combien d’enfants devront encore payer le prix de ces affrontements alors que les pourparlers piétinent ? Les habitants, bien que circulant à nouveau dans la cité, restent hantés par la peur de nouvelles incursions. La sécurité dans cette région frontalière cruciale demeure suspendue à la volonté des belligérants et à l’avancée des négociations internationales.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd