Dans l’air encore chargé des échos de combats, les battements de tambour et les pas dansants de vingt jeunes âmes résonnent comme un défi lancé à l’adversité. À Shasha, localité du territoire de Masisi en proie aux conflits entre l’AFC/M23 et les FARDC, une alchimie singulière s’opère : la poésie devient catharsis, la danse se mue en langage de la résilience, et le sport se transforme en ciment social. Le projet « Youth Raise Through Arts » (Kasiks), porté par l’ASBL Jua, dessine ici un chemin de guérison pour ces adolescents marqués par l’exode et la violence.
Comment l’art-thérapie peut-elle réparer l’irréparable ? La réponse prend forme dans ces ateliers où l’écriture thérapeutique et la déclamation de poèmes offrent un exutoire aux traumatismes enfouis. « Grâce aux séances, je veux porter un message de paix à travers mes textes », confie Nsimire Bauma Ornella, voix tremblante évoquant sa fuite nocturne sous les balles. Son témoignage, comme celui de Byenda Bihango Claude – ancien enfant soldat ayant perdu son commerce d’habillement –, révèle combien ces jeunes du Nord-Kivu transmuent leur douleur en créations vibrantes. Le corps lui-même devient territoire de reconquête : les séances de fitness et les danses traditionnelles, présentées lors de la restitution du 6 juin, transforment chaque mouvement en acte de réappropriation de soi.
Charmant Mwepa, formateur engagé, souligne l’urgence de cette transmission artistique : « Sans partage des connaissances, pas de développement des compétences. » Une philosophie reprise par Akonkwa Bujiriri, alias Osée Elektra, coordinateur du projet Kasiks : « L’art et le sport communautaire sont nos outils pour amener ces jeunes retournés des camps de déplacés vers la guérison. » Dans cette région où Shasha vit sous contrôle rebelle depuis février 2024, chaque atelier constitue un rempart contre la désespérance.
Les mots-clés SEO sont naturellement intégrés dans le récit : l’art-thérapie RDC se révèle ici comme un phare pour la détraumatisation jeunes guerre, tandis que le projet Kasiks Shasha incarne une réponse innovante. La danse poésie guérison n’est pas une simple formule, mais le cœur battant d’une démarche qui réhabilite l’indicible. Cette alchimie des arts, conjuguée aux exercices physiques, tisse patiemment la toile d’une résilience Nord-Kivu qui refuse de capituler. Quand les fusils se taisent enfin, resteront ces poèmes murmurés et ces corps libérés – ultime victoire sur l’ombre de la guerre.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd