L’Assemblée nationale a adopté ce vendredi 6 juin 2025 un budget rectificatif RDC 2025 historique, chiffré à 50 691,8 milliards de francs congolais (17,2 milliards USD). Cette loi finances rectificative, présentée par le ministre d’État Aimé Boji Sangara, marque une baisse de 1,7% par rapport au budget initial, dans un contexte de crise sécuritaire aiguë.
Le député Guy Mafuta Kabongo, rapporteur de la commission Ecofin, a justifié cette révision budgétaire par « l’agression rwandaise » et l’occupation des provinces du Nord et Sud-Kivu : « Notre pays est privé de ressources vitales par des actes de sabotage méchants. C’est un budget de guerre Congo, un budget de survie nationale ».
L’analyse des réallocations révèle une mutation stratégique : les crédits militaires bondissent de 10,57% tandis que les recettes internes chutent de 7,53%. Une saignée économique directement imputable à la paralysie des zones minières des Kivus, pourtant moteurs traditionnels du Trésor public. Comment maintenir l’équilibre budgétaire dans ce contexte ? La réponse réside dans une compression drastique du train de vie de l’État (-2,30%) et l’appui des institutions financières internationales.
Malgré ce contexte belligérant, le gouvernement maintient des ambitions macroéconomiques robustes : croissance du PIB RDC 2025 projetée à 5,3%, inflation contenue à 8,8%, et pression fiscale révisée à 12,5%. « Cette dextérité budgétaire respecte les paramètres du programme avec le FMI », a souligné M. Mafuta, saluant un cadrage financier qui évite l’asphyxie des secteurs productifs.
Trois piliers structurent ce collectif budgétaire : la défense du territoire (45% des dépenses sécuritaires), la protection sociale (gratuité de l’enseignement, couverture santé universelle), et la relance économique via le PDL-145T. Pour combler le déficit, Kinshasa s’appuie sur 165,4 millions USD d’appui budgétaire de la Banque mondiale et 266,7 millions USD du Fonds monétaire international dans le cadre du programme FEC.
« Ce budget de combat préserve notre souveraineté sans sacrifier l’avenir », a martelé le ministre Sangara, citant notamment la diversification économique et la préservation du pouvoir d’achat comme priorités non-négociables. Le texte, qualifié de « rempart financier contre l’agression rwandaise RDC », doit maintenant passer devant le Sénat avant le 15 juin, date de clôture de la session parlementaire. Une course contre la montre pour doter le pays d’un outil de résilience face à la plus grave crise sécuritaire depuis deux décennies.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd